La cour d'appel d'Alger a rendu, hier, son verdict dans l'affaire Tahkout. Ainsi, Mahieddine Tahkout, le principal accusé dans l'affaire, a été condamné à 14 ans de prison ferme. En première instance, pour rappel, il avait écopé de 16 ans d'emprisonnement assortis de 8 millions de dinars d'amende. Il est poursuivi pour "corruption", "blanchiment d'argent", "indus avantages"... Les deux Premiers ministres inculpés dans la même affaire, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ont été condamnés, quant à eux, à une peine de 5 ans de réclusion. Au tribunal, Sellal et Ouyahia ont écopé de 10 ans de prison chacun et une amende de 500 000 DA d'amende chacun. Youcef Yousfi, ancien ministre de l'Industrie, et Amar Ghoul, ancien ministre des Travaux publics, ont écopé de 18 mois de prison avec sursis chacun, alors qu'ils avaient été condamnés à 3 ans de prison par le tribunal. Le juge a également prononcé l'acquittement de l'ancien ministre, Abdelghani Zaâlane. De ce fait, le juge de la cour d'appel a confirmé la relaxe prononcée en première instance en faveur de l'ancien ministre des Travaux publics, qui restera, toutefois, en prison pour d'autres affaires. La cour a, par ailleurs, condamné à une peine de 5 ans de réclusion, dont 3 fermes, Rachid Tahkout, et à 18 mois de prison avec sursis Hamid et Bilal Tahkout. Hamid Tahkout a quitté la prison hier, en fin de journée. Bilal devrait passer encore deux semaines pour pouvoir retrouver la liberté. Nacer Tahkout a écopé, quant à lui, d'une année de prison avec sursis. Les frères Tahkout ainsi que le fils de Mahieddine, Bilal, ont écopé de 7 ans de prison ferme en première instance, assortie de 8 millions de dinars d'amende. Seul Nacer Tahkout a été condamné à 3 ans de prison ferme et à la même amende. Une peine de 18 mois de prison avec sursis a été également prononcée à l'encontre de l'ancien wali de Skikda, Fawzi Belhocine, qui avait écopé, auparavant, de deux ans de prison ferme. L'ancien ministre de l'Industrie, Abdeslam Bouchouareb, en fuite, a écopé d'une peine de 20 ans de prison ferme assortie d'une amende de 2 000 000 de dinars avec émission d'un mandat d'arrêt international contre lui. À noter que lors du procès en appel, la défense de Mahieddine Tahkout a évoqué "un procès préfabriqué", en pointant du doigt d'anciens pontes du régime de Bouteflika. La stratégie de défense de Mahieddine Tahkout visait principalement à mettre en exergue "des pressions" que son mandant aurait subies de la part d'anciens responsables. Mahieddine Tahkout a été poursuivi pour des affaires liées principalement aux activités de son groupe, comme le montage automobile, le transport urbain et universitaire. Le Trésor public, qui s'est constitué partie civile dans cette affaire, a évoqué un préjudice de près de 3 milliards de dollars.