L'ancienne ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Houda-Imène Feraoun, ne se présentera pas au procès des frères Benhammadi, propriétaire du groupe Condor, qui se tient depuis trois jours au tribunal de Sidi M'hamed d'Alger. Citée comme témoin dans cette affaire, la justice se contentera, finalement, des déclarations de l'ancienne ministre au juge instructeur. Houda-Imène Feraoun n'est pas le seul témoin absent au procès des Benhamadi. Mokhtar Hasbellaoui, ancien ministre de la Santé, et Abdelkader Zoukh, ancien wali de la capitale, ne se présenteront également pas devant le juge du pôle financier. L'ancien wali d'Alger sera, par ailleurs, jugé dans d'autres affaires par le tribunal de Tipasa. Durant la journée d'hier, le juge a auditionné plusieurs autres témoins dans l'affaire. L'ancien responsable de l'Inspection générale des impôts, l'ancien wali de Skikda et l'ex-P-DG par intérim de Mobilis ont tous répondu aux questions du juge sur les probables avantages accordés indûment aux entreprises du groupe Condor. Habib Chawki, ancien P-DG par intérim de Mobilis, a souligné que les contrats signés par l'opérateur public de téléphonie mobile avec Condor "répondait aux exigences de la réglementation". "Mobilis a engrangé des bénéfices d'une valeur de 103 millions de dinars dans ses transactions avec Condor", a-t-il dit, indiquant que plusieurs autres marchés ont été signés avec des opérateurs nationaux dans le domaine. L'ancien responsable de l'Inspection générale des impôts a évoqué, quant à lui, "le rôle" de l'Inspection dans l'octroi des avantages à la Spa GP Pharma. Le concerné a indiqué que "les Impôts ont pour unique et seule mission la préservation du Trésor public", de ce fait, a-t-il précisé, "le recouvrement et l'évaluation des taxes relèvent plutôt des recettes des impôts". "À mon arrivée à la tête de l'Inspection, le dossier de Gp Pharma était déjà ouvert", a-t-il dit, rappelant que les avantages octroyés à l'investisseur par l'Andi concernaient la Tva et la TAP. Appelé à la barre comme témoin, l'ancien wali de Skikda a évoqué le projet de réalisation d'un centre pour brûlés dans sa wilaya. Il a indiqué, à ce propos, que le projet a été "suivi" par la DSP de Skikda et octroyé à la société Travocovia qui appartient au groupe Benhamadi. Le projet n'a pas été concrétisé. À rappeler que l'ancien ministre Mohamed Hattab a été entendu en tant que témoin dans cette affaire. M. Hattab était alors secrétaire général de la wilaya d'Alger. Il a confirmé avoir signé une décision d'octroi d'un contrat de concession au groupe Benhamadi pour bénéficier d'un terrain à la nouvelle ville Sidi-Abdallah, précisant que le Comité d'assistance à la localisation et à la promotion des investissements et de la régularisation du foncier, qui est présidé par le wali qu'il a représenté à la réunion à l'époque, avait reçu 50 dossiers d'investissement, dont celui du groupe Benhamadi.