Situés à moins de 20 m du siège de l'APC, les locaux commerciaux du centre-ville de Tamanrasset offrent un décor épouvantable avec l'étendue des mares d'eaux usées et les odeurs pestilentielles que dégagent les égouts collecteurs obstrués. Réhabilité il y a à peine deux ans, le réseau d'assainissement, auquel sont raccordés tous les locaux appartenant à la commune, montre déjà ses limites, notamment du côté des restaurants et des cafétérias, où les regards débordent fréquemment. "À chaque fois, on fait appel au centre local de l'Office national de l'assainissement pour désobstruer les regards, mais le problème est loin d'être résolu. Bien au contraire, les choses s'aggravent de plus en plus avec les mares d'eaux usées qui submergent certaines allées et accès aux commerces, contraints de baisser rideau. On ne peut plus travailler dans ces conditions", peste Djamel, buraliste. Ce dernier, comme tous ses voisins touchés par cette situation problématique, invite les autorités locales à se pencher sérieusement sur ce problème qui dure depuis des mois. "Le réseau d'assainissement a été, certes, réhabilité sans pour autant mettre fin aux mares puantes qui inondent souvent le pourtour des locaux, au grand dam des locataires. Nous avons déjà mis en garde les responsables compétents contre une véritable menace de santé publique, notamment en cette période favorisant la propagation de certains moustiques vecteurs de maladies, dont la malaria. Cependant, nos doléances semblent rester lettre morte", s'indigne notre interlocuteur. Les locataires ont dénoncé la "nonchalance" des services de l'Office national de l'assainissement (ONA), qui n'ont toujours pas réussi à venir à bout de ce problème. Rétorquant à ces allégations, le représentant de l'ONA à Tamanrasset, Abderraouf Baâli, a fait savoir que ses services sont intervenus à maintes reprises pour nettoyer les regards et les canaux d'évacuation d'eaux usées, lesquels seraient obstrués par "toutes sortes de lipides et de graisses alimentaires que jettent les restaurateurs". "D'habitude l'opération se fait à l'aide du camion hydrocureur qui se trouve malheureusement en panne. On va essayer une autre solution aujourd'hui (hier mardi, ndlr), et si elle ne fonctionne pas, on doit signaler le problème à l'APC pour voir ce qu'elle peut faire de son côté", a indiqué M. Baâli. En attendant qu'une solution soit dégagée, le refoulement des eaux d'égout continue d'impacter sérieusement l'activité commerciale et incommode les locataires qui souffrent quotidiennement de la défaillance structurelle des collecteurs, dont la réhabilitation aura coûté beaucoup d'argent à l'APC.