La commune se réapproprie son espace public à travers l'opération d'éradication de tout ce qui peut défigurer le paysage urbain. Débutée fin août, début septembre, selon Mouad Abed, président de la commission circulation et transport et délégué de la direction de la voirie et de la circulation (DVC) de l'APC d'Oran, cette action, à caractère national du reste puisqu'elle répond à une instruction du ministère de l'Intérieur, a déjà touché deux délégations communales, celles d'El-Menzah (Canastel) et d'El-Maqqari (les Castors), et a commencé hier, mercredi, dans la délégation d'El-Emir (centre-ville) avant de s'étendre vers hay Dhaya (Petit Lac). Les Oranais peuvent enfin pousser un ouf de soulagement en voyant se libérer des espaces publics privatisés de force par des riverains qui n'avaient cure des lois de la République. Un sentiment d'impunité doublé d'une absence de l'Etat qui a poussé des personnes à se croire au-dessus de toute réglementation jusqu'à ériger des plots en béton pour bloquer une ruelle ou une impasse, empêchant de fait les voitures de circuler sur ces tronçons de bitume qui appartiennent à la collectivité. Lors des deux premières opérations, réalisées en collaboration avec les services de la Sûreté de wilaya, sept passages ont été libérés et des centaines de blocs de pierres et de bacs à fleurs ont été enlevés. Par ailleurs, des plaques signalétiques et publicitaires de commerces et de fonctions libérales ainsi que des totems non réglementés ont été éradiqués. Cette situation du fait accompli a même failli conduire à l'irréparable lorsqu'un camion des pompiers intervenant sur un incendie qui s'est déclaré aux Castors n'avait pas pu accéder sur les lieux parce que la ruelle était obstruée avec des blocs de béton. "Lors de nos interventions, on sensibilise les gens qui n'objectent pas, on leur explique qu'il existe une réglementation qu'il faut respecter et que la voie publique n'est pas une propriété privée", indique Mouad Abed. Son propos est dirigé vers ceux qui érigent des ralentisseurs disproportionnés ou des cordes à leurs portes. "Pour le moment, on a supprimé trois dos-d'âne sur place, mais ce n'est pas notre rôle. Nous, on les signale à une autre équipe qui doit les éradiquer", ajoute-t-il. En contrepartie, "on leur demande de se rapprocher des services de l'APC qui dispose d'une commission qui travaille sur terrain pour un stationnement réservé ou l'installation d'une plaque signalétique", précise notre interlocuteur qui regrette l'absence d'une culture urbaine chez la plupart de ces gens. Si pour le moment les personnes prises en défaut n'ont pas été verbalisées, il n'en sera rien avec les récidivistes, promet le délégué de la DVC, qui explique que ces sorties sur terrain coûtent très cher à la municipalité, des opérations qui ont également pour objectif de renflouer les caisses communales à travers les taxes.