La présidente de l'association "Rêve de vivre positive" (ARV+), qui prend en charge les personnes vivant avec le VIH (PVIH), a indiqué que certaines molécules antirétrovirales essentielles dans le traitement contre le sida pourraient venir à manquer puisque leurs stocks sont en nette diminution depuis maintenant plus de deux semaines. Ahlem Azzi explique que le Tenofovir, le Duovir, le Raltegravir ou encore l'Aluvia sont les médicaments qui risquent de connaître une rupture de stock à Oran, même si elle reconnaît qu'elle a reçu des promesses du ministère de la Santé de lui fournir de nouveaux quotas d'Alger. Elle précise qu'il y a "juste quelques molécules qui sont disponibles comme le Darunavir et le Retonavir, mais qui ne sont pas adaptées à tous les malades", ajoutant que les stocks de deux autres molécules, le Kivixa et l'Efavirenz, viennent d'être renforcés depuis dimanche dernier. Quant aux formules pédiatriques, elles n'ont pas connu de problème d'approvisionnement. L'autre difficulté rencontrée par les PVIH est l'absence, dans le secteur public, de tests périodiques de charges virales, un bilan sanguin qui mesure la quantité de VIH dans le sang d'une personne séropositive. À ce propos, notre interlocutrice affirme qu'"il est disponible chez les privés, mais il coûte cher, soit 14 000 DA". Mme Azzi soutient qu'il n'y a pas eu de pénurie dans le traitement contre le sida au temps de la Covid, expliquant la démarche de son association qui s'est chargée, en collaboration avec une ONG activant à Oran, d'acheminer les traitements vers les PVIH depuis mars dernier. "Les malades qui ont contacté l'association, l'hôpital ou la DSP, ont reçu leur traitement", indique la présidente d'ARV+, précisant que plus de 500 personnes ont eu leur traitement "et pour certaines, jusqu'à trois fois". Des malades de l'ouest du pays comme Tiaret, Mascara ou Saïda "et même des personnes traitées à Alger et à Ouargla", ajoute encore Mme Azzi. "On n'a pas eu accès à quelques personnes qui ne sont toujours pas au courant de cette opération, des personnes perdues de vue", souligne-t-elle. À ce sujet, Adel Zeddam, directeur de l'Onusida, a fait savoir que 22 000 Algériens vivent avec le VIH, dont 15 000 sont soumis au traitement. S'il a également signalé que plus de 2 000 nouvelles infections au sida ont été enregistrées depuis 2019 en Algérie, la présidente d'ARV+ évoque, pour sa part, le dépistage ciblé d'une population à risque à Tiaret en collaboration avec l'association El-Hayat. "Nous enregistrons deux nouveaux cas par mois", un chiffre qu'elle qualifie d'"inquiétant" par rapport au nombre de dépistages effectués.