Tout porte à croire que l'une des mesures qui sera préconisée par la tutelle pour cette entreprise a trait à une négociation avec ses créanciers que sont les banques. L'épineux problème que vit actuellement l'Entreprise nationale des industries de l'électroménager (Eniem) est le premier dossier que le ministère de l'Industrie a prévu de trancher dès hier, a annoncé le ministre du secteur, Ferhat Aït Ali, lors de son passage sur les ondes de la radio nationale. "Le premier dossier que nous allons traiter est celui de l'Eniem. Nous devrions aboutir à une solution lors de la rencontre que nous tiendrons dans la journée de dimanche (hier)", a-t-il assuré. "Cette solution devrait en principe satisfaire la plupart des parties engagées dans ce contentieux", a-t-il promis. Tout porte à croire que l'une des mesures qui sera préconisée par la tutelle pour cette entreprise a trait à une négociation avec ses créanciers que sont les banques qui ont exprimé, selon Ferhat Aït Ali, leur volonté de résoudre la problématique des dettes de l'entreprise. Cela peut se faire sur la base d'"un plan de redressement", a-t-il signifié. Celui-ci (le plan) proposé par la direction actuelle il y a six mois, a-t-il indiqué, ne peut garantir le redressement ou la relance de l'entreprise. "L'Eniem souffre plutôt d'un problème de gestion. Car même avec les différents crédits accordés, les gestionnaires n'ont pu mettre un terme à cet éternel endettement. Pis encore, ils l'ont même aggravé", constate le premier responsable du département de l'Industrie. Par rapport à ses actifs, ses charges d'exploitation et ses charges salariales, a-t-il relevé, le chiffre d'affaires de l'entreprise est insignifiant. "Il existe des privés qui ont 50 fois moins d'actifs, ils réalisent quand même un chiffre d'affaires, trois fois, voire quatre fois supérieur", a tenu à préciser le ministre. L'Exécutif avait auparavant accordé, faut-il le rappeler, à cette entreprise publique une enveloppe financière de 1,2 milliard de dinars, en vue de relancer ses activités. Ce qui lui a permis effectivement d'assurer une continuité mais son rendement s'était de nouveau contracté les derniers mois, d'où le besoin d'un autre financement à travers des prêts bancaires. Il n'est pas concevable qu'une entreprise économique de la taille et de la notoriété de l'Eniem ne réalise pas des gains, a regretté le ministre. Il est tout à fait clair que les travailleurs ont la légitimité de dénoncer le management de l'Eniem mais ils n'ont néanmoins, pas le droit d'exiger le changement du staff dirigeant, a souligné encore le ministre qui a expliqué que l'Eniem n'est qu'un échantillon parmi de nombreuses autres entreprises publiques qui pâtissent actuellement d'un grand déficit. "Il n'est pas question de privatiser les entreprises économiques publiques et s'il y a ouverture du capital, cette opération se fera à travers la Bourse d'Alger", a-t-il expliqué. Sur un autre registre, le gouvernement a décidé de libérer l'importation des véhicules neufs afin de répondre aux besoins du marché national, en octroyant les premières autorisations aux concessionnaires retenus. L'opération devait être finalisée hier. "Il s'agit des concessionnaires qui ont des dossiers propres et qui répondent aux conditions fixées dans le cahier des charges qui seront retenus", a précisé le ministre. Ce dernier a annoncé que les importations de véhicules touristiques ou utilitaires, camions y compris, seront plafonnées à 2 milliards de dollars au grand maximum. "Pour l'instant, sur le plan documentaire, nous avons recensé 40 dossiers qui sont complets et nous avons tardé dans le choix des dossiers d'importateurs de véhicules neufs, car il fallait bien examiner leur conformité aux conditions fixées dans le cahier des charges et s'assurer que le client ne soit pas pris en otage comme c'était le cas dans le passé", a-t-il déclaré, en précisant que les véhicules touristiques haut de gamme, seront surtaxés. S'agissant des marques concernées par les premières autorisations d'importation, il a fait savoir qu'il y a des "marques intéressantes", et tous les modèles, dont ceux destinés aux petites bourses et qui ont donné leur accord aux concessionnaires algériens. Pour Ferhat Aït Ali, la finalité n'est pas d'encourager l'importation mais de bâtir une vraie industrie automobile en Algérie, tout en réaffirmant le maintien du taux d'intégration fixé pour l'industrie automobile, établi à un minimum de 30% lors de la première phase d'activité.