Vendue comme une mesure phare de la loi de finances 2020, l'importation des véhicules d'occasion par les particuliers vient d'être finalement annulée par le ministre de l'Industrie après une année d'hésitation. Lors de son intervention, hier, sur les ondes de la Radio nationale, le ministre de l'Industrie a, en effet, indiqué que "ce dossier est définitivement clos, vu l'impossibilité de son application sur le terrain". Le ministre a réitéré une nouvelle fois que le marché automobile, notamment l'importation, n'est pas la priorité pour le gouvernement. La priorité est, selon lui, l'industrie automobile. Il a souligné que la gestion des revenus pétroliers, notamment avec la baisse des prix, se fait selon les priorités. Il précisera, à ce titre, que le gel des importations a permis à l 'Etat d'économiser pas moins de 3 milliards de dollars, rien que pour l'année en cours, et 500 millions de dollars destinés aux pièces de rechange. Il a rappelé, dans le même contexte, la nécessité de donner la priorité à l'industrie automobile pour relancer le marché. Dans ce sens, le ministre a expliqué que, dans un souci de relance d'une industrie automobile effective, les négociations sont actuellement en cours avec des partenaires "allemands". Il fait également état de contacts avec d'autres constructeurs internationaux, sans les citer nommément. Toujours au chapitre de l'industrie automobile, Ferhat Aït Ali Braham a indiqué que son département ministériel a reçu 180 dossiers de candidature de construction de véhicules et de concessionnaires de véhicules neufs. Il a ajouté qu'étant donné que la plupart des dossiers sont incomplets et ne satisfont pas les conditions fixées dans le cahier des charges, il a été demandé aux clients concernés de les compléter. Le ministre a profité de son passage sur les ondes de la radio pour démentir l'existence de concessionnaires dans l'importation de voitures multimarques. Selon lui, la présence de concessionnaires multimarques n'est pas conforme aux cadres juridiques. Il a également démenti toute intention des autorités de revoir le cahier des charges de l'industrie et de l'importation automobile. Outre l'automobile, le ministre a indiqué que "l'industrie nationale a cumulé 20 ans sans investissement et des centaines de milliards ont été dépensés pour des investissements non réglementés". Le ministre a indiqué que la nouvelle approche du gouvernement consiste en une relance durable des entreprises nationales souffrant de difficultés financières. Ce plan de relance concernera la gestion et la productivité de ces groupes, et non pas "un sauvetage conjoncturel". Le ministre a, par ailleurs, indiqué que les services du ministère sont en train de mener une étude approfondie du secteur public pour déterminer ce qui peut être privatisé et fixer les conditions d'obtention de capitaux. Selon lui, la meilleure option pour ouvrir le capital est la Bourse, pour permettre à l'épargne algérienne (privée et publique) de refinancer le tissu industriel national, ce qui soulagerait la pression sur le Trésor public. Abordant le cas de l'Entreprise nationale de l'industrie de l'électroménager (Eniem) de Tizi Ouzou, le ministre a annoncé que son département dévoilera, dans une semaine, son plan pour résoudre la crise de cette entreprise.