En accueillant ce vieux rival qu'est l'USM Alger, la JS Kabylie se devait de relever un gros défi pour continuer sur sa lancée et confirmer son ascension au classement général, sous la houlette de son nouvel entraîneur français, Denis Lavagne. Finalement, il n'en fut rien, puisque les Canaris ont malheureusement trébuché face à une formation algéroise beaucoup plus entreprenante et surtout efficace en attaque. Certes, les dirigeants de la JSK expliquent cette seconde défaite de la saison par le fait que leur équipe était sérieusement amoindrie puisque sept joueurs étaient contaminés par le coronavirus dont trois joueurs titulaires, mais de tels arguments ne sont pas partagés par les nombreux supporters kabyles, visiblement écœurés par un tel ratage. Et pour cause, la direction du club avait annoncé, en début de saison, que la JSK avait la chance de compter sur un effectif jeune et surtout bien étoffé, mais il faut bien avouer que le onze kabyle aligné face à l'USMA aura affiché une stérilité effarante et confirmé une fragilité exaspérante tant en défense qu'en attaque. Et si la charnière centrale était handicapée par l'absence de deux défenseurs aguerris comme Kerroum et surtout le pivot habituel Souyad, tous deux victimes de la Covid, le nouveau coach Denis Lavagne fut obligé de chambouler toute sa défense en incorporant le milieu de terrain défensif Benabdi dans l'axe aux côtés de Tizi Ouzou et de maintenir Aït Abdeslam comme défenseur latéral, alors que son poste de prédilection est celui de défenseur central. Du coup, la défense kabyle a souvent pris de l'eau face à une attaque algéroise très remuante, et les deux buts de la victoire "usmiste" signés du défenseur Allilet sur corner (7') et du buteur attitré Mahious (67') auront confirmé de grosses erreurs de placement et de marquage au niveau du bastion défensif. De nombreux observateurs estiment qu'Aït Abdeslam devait être donc aligné dans l'axe et Mebarki, qui revenait de blessure, pouvait gérer aisément le couloir droit puisqu'il figurait sur la liste des remplaçants. "C'est quand même rageant de perdre un match de cette importance sur deux grosses erreurs de marquage que nous aurions pu éviter, ce qui a facilité la tâche à l'adversaire", fulminait Denis Lavagne, en fin de match, lui qui tenait pourtant aux trois points de la victoire pour confirmer la résurrection de la JSK, amorcée par deux précieuses victoires à Chlef (2-0) puis à Tizi Ouzou contre l'ASAM (1-0) et confortée en Coupe de la CAF au prix de deux victoires en aller et retour face aux Nigériens de l'US Gendarmerie nationale. "Certes, c'est difficile d'avaler un tel échec, mais disons que ce match m'a permis de connaître un peu mieux ma nouvelle équipe, et il nous appartient de travailler d'arrache-pied pour combler les nombreuses lacunes que j'ai eu à constater", conclut Denis Lavagne, qui compte remobiliser ses troupes au plus vite pour préparer le déplacement de ce samedi à Tlemcen.