En visite hier dans la région frontalière du sud-ouest du pays, le général-major Saïd Chanegriha a assuré que la priorité de l'institution militaire était la sécurisation des frontières du pays face aux menaces extérieures. Dans une allocution prononcée à Tindouf, wilaya frontalière avec le Maroc et le Sahara occidental, le chef d'état-major de l'ANP a, en effet, insisté sur "l'importance primordiale" qu'accorde l'institution militaire à "la sécurisation de toutes nos frontières nationales" suivant "une stratégie homogène et une approche globale" caractérisées par une "rigueur sur le terrain". Saïd Chanegriha a précisé que cette stratégie est mise en place pour "faire face à la réalité du terrain avec notamment la multiplication des conflits dans le voisinage du pays". Il a évoqué "des conditions délétères qui caractérisent notre région" et la nécessité de resserrer "l'étau de manière continue autour des hordes criminelles". En même temps, le chef militaire veut que ces actions visent à "prémunir notre pays contre les dangers et les menaces et préserver son territoire et son peuple de toutes les sources de menaces multiformes et multidimensionnelles". Sans citer d'ennemi précis, Saïd Chanegriha a promis que les militaires sont déterminés à "mettre en échec tous les desseins hostiles, qui (...) ont essuyé un échec cuisant en essayant d'employer le virus du terrorisme et d'en faire un autre moyen abject et destructeur pour concrétiser des objectifs suspects et tendancieux". Cette sortie de Saïd Chanegriha intervient quelques jours après l'élimination de plusieurs terroristes et la récupération de plusieurs lots d'armes. Jeudi, un terroriste a été éliminé à Khenchela. Auparavant, 6 autres terroristes ont été neutralisés dans la wilaya de Tipasa. D'autres membres de ces groupes djihadistes ont été arrêtés à Jijel et à Tipasa. D'importants lots d'armes ont été saisis dans plusieurs régions du pays. La semaine dernière, l'ANP a annoncé avoir récupéré un arsenal de guerre dans des zones boisées de la wilaya de Tizi Ouzou. Parmi les armes récupérées figurait un missile anti-avions. Cela n'a pas suffi à éliminer la menace terroriste de manière définitive. Jeudi dernier, une bombe artisanale a tué 5 citoyens et blessé 3 autres dans la wilaya de Tébessa, frontalière avec la Tunisie. Un attentat qui rappelle ceux perpétrés dans les années précédentes par les groupes terroristes dans diverses régions du pays. C'était aussi une occasion pour l'ANP d'appeler à "la vigilance" des citoyens face au retour des groupes djihadistes. Car en sus de la menace terroriste interne, plusieurs groupes terroristes sont encore actifs dans certains pays africains voisins, notamment au Mali et au Niger. Une situation qui s'ajoute à la reprise des hostilités entre le Front Polisario et le Maroc, un fait qui met en alerte les forces militaires déjà largement mobilisées aux frontières terrestres que partage notre pays avec 7 pays.