Le futur conseil transitoire aura pour mission de "réunifier les institutions de l'Etat et d'assurer la sécurité" jusqu'aux élections prévues en décembre. Des pourparlers se poursuivent au forum pour le dialogue politique interlibyen qui se déroule, depuis lundi à Genève, sous le parrainage de l'ONU, pour le vote sur les trois postes du Conseil présidentiel devant gérer la période de transition, après les résultats d'un premier tour qui n'ont donné aucun gagnant ayant pu obtenir le seuil requis de 75% des voix. C'est au tour maintenant des 75 participants au forum de passer au deuxième tour qui prévoit le passage à la formule des listes prévues également par le mécanisme de sélection du Conseil présidentiel, adopté par le Forum de dialogue politique libyen (LPDF). Les participants du FDPL doivent recourir, selon cette formule, à des listes préconstituées, identifiant les candidats au poste de chef de gouvernement et les candidats pour le Conseil présidentiel. Chaque liste est soumise au vote en session élargie. Si elle est approuvée par au moins 17 membres du forum représentant la Tripolitaine, la Cyrénaïque et le Fezzan. Après le vote des membres du LPDF et du Conseil présidentiel, composé de trois membres (un président et deux vice-présidents) représentant la Tripolitaine (Ouest), la Cyrénaïque (Est) et le Fezzan (Sud), les trois régions libyennes, les délégués de tous bords auront ensuite jusqu'à demain pour désigner un Premier ministre. Selon l'ONU, le futur conseil transitoire aura pour mission de "réunifier les institutions de l'Etat et d'assurer la sécurité" jusqu'aux élections prévues en décembre. Mais, alors que les Nations unies font preuve d'un grand optimisme, des experts critiquent sa stratégie à cet égard. En effet, contrairement à la représentante spéciale par intérim du Secrétaire général des Nations unies pour la Libye, Stephanie Williams, qui a salué les progrès accomplis par le dialogue politique entre les Libyens au cours de cette récente période, des voix se sont élevées pour notamment contester les candidatures d'un certain nombre de personnes au Conseil présidentiel et au poste de chef de gouvernement d'union nationale. Leur argument tient lieu du fait que parmi les 24 candidats au Conseil présidentiel, 11 occupent actuellement des postes politiques, judiciaires et militaires de haut niveau dans le pays, et 5 ont la double nationalité. Cela a suscité la controverse et a incité des membres du Forum pour le dialogue politique à exiger l'exclusion d'un certain nombre de candidats aux postes de Premier ministre et au Conseil présidentiel, affirmant qu'ils occupent des postes de haut rang dans les structures de l'Etat, ce qui est, à leur avis, contraire aux lois. Parmi les candidatures qui font l'objet de contestation, les réfractaires avancent celle d'un général qui en sus de la hiérarchie militaire, occupe un poste au sein de l'autorité judiciaire, en dépit du principe de la séparation des pouvoirs. Aussi, soulignent-ils, des membres du Parlement se sont portés candidats à d'autres postes bien que la loi les en empêche.