La JSK a attendu le traditionnel clasico pour sortir le grand jeu et réaliser une prestation d'éloges qui en dit long sur la résurrection de la formation kabyle. Et au-delà des trois points arrachés de haute lutte par les camarades de Bencherifa qui, il faut le souligner, ont évolué à dix à l'heure de jeu après l'expulsion stupide du défenseur Kerroum, ce sont surtout la manière et le dispositif de jeu adoptés par les Canaris qui constituent une source de satisfaction pour le staff technique kabyle. C'est que Denis Lavagne, en homme averti, a tenu à visionner les derniers matchs du MCA en compagnie de ses poulains, notamment la dernière rencontre disputée contre l'Espérance de Tunis en Ligue des champions africaine, pour décortiquer en détail tout le système de jeu mouloudéen et arrêter ainsi une stratégie efficace pour contrer la formation algéroise dans son propre fief. "Le Mouloudia a ses forces et ses faiblesses, et si nous parvenons à maîtriser nos émotions et à pratiquer notre jeu habituel, nous sommes capables de le surprendre chez lui et de prétendre à la victoire, surtout que l'adversaire vit une grande crise de résultats à domicile, d'où la nécessité de profiter d'une telle situation pour relever un gros défi", avait annoncé clairement le coach français de la JSK, à la veille de ce clasico envoûtant comme d'habitude, et la chaude explication sur le terrain lui a finalement donné raison. C'est que la JSK a fait valoir le cœur et la raison sur la belle pelouse de l'arène olympique pour prendre à la gorge son adversaire du jour, dès l'entame de match bien maîtrisé par l'excellent arbitre Youcef Gamouh, ce qui eut pour effet de contrarier considérablement le jeu du Mouloudia, visiblement surpris par autant d'audace et de vivacité des joueurs kabyles. Evoluant avec des passes bien ajustées et des déviations subtiles, les Canaris ont même excellé dans les duels, ce qui a littéralement désarçonné l'adversaire qui a été souvent privé de ballon et fut surtout étouffé dans l'entrejeu où l'absence de l'excellent milieu récupérateur Harrag s'est fait cruellement sentir. Et qui pouvait mieux symboliser la grinta kabyle, n'était ce diable de Boulahia qui a pesé énormément sur sa défense algéroise pour se permettre même le luxe d'ouvrir le score juste après la pause au prix d'une ténacité remarquable qui lui a permis de tromper le gardien Salhi dans un angle de tir presque impossible (48') ? "C'est vrai que ce fut un match très difficile pour les deux équipes, mais l'on savait pertinemment que le clasico est un match spécial, ce qui fait que nous avons bien pressé l'adversaire pour réussir à ouvrir le score en début de seconde mi-temps. Et en dépit de notre infériorité numérique après l'expulsion de Kerroum et l'égalisation du Mouloudia, nous avons tenu bon et avons même trouvé les ressources nécessaires pour aller chercher ce second but de la victoire, que nous avions certainement méritée", dira le capitaine d'équipe kabyle, Rezki Hamroune. Et à ce dernier de conclure : "Nous avons prouvé que la JSK est sur la bonne voie, puisque nous avons enregistré notre troisième victoire consécutive en championnat et une belle qualification aux poules de la Coupe de la CAF, et il va falloir garder cette belle dynamique pour aller encore de l'avant."