Le nouveau gouvernement nommé au Tchad après la mort du président Idriss Déby Itno a affirmé jeudi que les rebelles sont en "débandade", mais doit faire face à la défiance de l'opposition politique qui a appelé à de nouvelles manifestations aujourd'hui. Les rebelles du Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (Fact) ont lancé une offensive le 11 avril, jour de scrutin présidentiel. Le président Déby a été tué sur le front, lors de combats entre l'armée et ces rebelles, dans la région désertique du Kanem, le long de la frontière avec le Niger, à environ 300 km au nord de la capitale N'Djamena. "Les forces de l'ordre sont en plein ratissage dans la zone d'opération. La plupart des prisonniers sont entre les mains de la gendarmerie et bien traités. L'ennemi est en débandade", a déclaré, lors d'une conférence de presse, Brahim Daoud Yaya, nommé dimanche ministre de la Défense du gouvernement de transition. "Nous n'allons jamais dialoguer avec des terroristes", a-t-il poursuivi. Basé depuis sa création en 2016 dans le sud de la Libye, le Fact et ses colonnes de pick-up sont d'abord descendus vers le sud en franchissant la frontière Libye-Tchad, puis sont passés par le Niger, avant de revenir au Tchad dans le Kanem. Après l'annonce de la mort du président Déby, le 20 avril, son fils Mahamat Idriss Déby a pris les rênes du pays à la tête d'un Conseil militaire de transition (CMT). Entouré de 14 généraux, tous fidèles à son père, il concentre presque tous les pouvoirs. Le nouvel homme fort du pays, qui a dissous l'Assemblée nationale et la Constitution, a promis des élections "libres et démocratiques" d'ici 18 mois. Selon la charte de la transition, la junte peut proroger cette période une fois pour une nouvelle période de 18 mois. Jeudi, Wakit Tamma, un collectif de partis d'opposition et d'associations de la société civile, a appelé à de nouvelles manifestations samedi contre la junte, malgré l'interdiction systématique des rassemblements et leur répression par le pouvoir, comme c'était déjà le cas avant la mort d'Idriss Déby. Le 27 avril, six personnes ont été tuées à N'Djamena et dans le sud du pays, selon les autorités, neuf selon une ONG locale, lors de manifestations à l'appel de l'opposition et de la société civile. Plus de 600 personnes ont été arrêtées. R. I./Agences