Plusieurs centaines de rebelles ont trouvé la mort en deux jours dans des combats dans l'ouest du Tchad, a affirmé vendredi l'armée, qui assure avoir mis un terme à leur attaque et perdu six soldats. «Les Forces de défense et de sécurité ont fini de traiter la bande de rebelles qui avait fait incursion vers Nokou, dans le Nord Kanem, le 29 avril», a déclaré dans un communiqué le porte-parole de l'armée, le général Azem Bermandoa Agouna. «Côté ennemi, plusieurs centaines de rebelles neutralisés, 66 fait prisonniers», a-t-il affirmé. Des combats opposent depuis mi-avril l'armée au groupe rebelle du Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (FACT) mené par Mahamat Mahadi Ali, dans la région désertique du Kanem, le long de la frontière avec le Niger. L'offensive avait été lancée le 11 avril, le jour de la présidentielle que le président Idriss Déby Itno, au pouvoir sans partage depuis 30 ans, a finalement remporté avec près de 80% des suffrages. Mais il a été tué, selon l'armée, il y a 12 jours au front, précisément en dirigeant les combats de son armée contre le FACT dans le Kanem. Dès le lendemain, son fils, le jeune général Mahamat Déby Itno, a pris le pouvoir à la tête d'une armée de 15 généraux, et juré d'anéantir le FACT. Par ailleurs, l'Union Africaine (UA) a dépêché, jeudi, au Tchad une mission d'enquête «aux fins de discuter avec les autorités tchadiennes de toutes les questions relatives à la situation dans le pays, après le décès du président Idriss Deby Itno, indique un communiqué de l'organisation continentale. La mission qui est arrivée au Tchad le jeudi 29 avril, va pendant sept jours chercher à «obtenir des informations de première main auprès des autorités tchadiennes et des parties prenantes», selon le communiqué. Les informations à obtenir par cette mission conduite par le Commissaire de l'UA aux Affaires politiques, à la paix et à la sécurité, Bankole Adeoye, ainsi que par le président du CPS (Conseil de paix et de sécurité) pour le mois d'avril 2021, Idriss Farah de la République de Djibouti, concernent «l'évolution de la situation politique et sécuritaire» du Tchad. Les enquêteurs vont aussi examiner «les stratégies visant à faciliter un retour rapide à l'ordre constitutionnel et à la gouvernance démocratique, tout en préservant la sécurité et l'intégrité territoriale du Tchad». Pendant ses rencontres avec les parties prenantes concernées, «la mission examinera les questions essentielles liées à la paix et à la stabilité durables du Tchad, notamment la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent, la rébellion armée et la criminalité transnationale organisée». Cette mission est composée de la Commission de l'UA, avec la participation de cinq membres du CPS de l'Union africaine (UA), ainsi que de la République démocratique du Congo en sa qualité de président de l'UA. Une semaine après la mort du président tchadien Idriss Déby Itno, des manifestations contre la transition militaire ont eu lieu à N'Djamena et dans le sud du Tchad, mardi 27 avril, et ont vu la mort de six personnes selon les autorités. Les manifestations organisées mardi avaient été interdites par le Conseil militaire de transition (CMT) dirigé par le général Mahamat Idriss Déby, qui a pris le pouvoir, abrogé la Constitution et dissous le gouvernement et l'Assemblée nationale, en promettant des «élections libres et démocratiques» dans 18 mois.