Le nouveau président de la FAF, Charaf-Eddine Amara, veut établir un état des lieux des finances de la FAF par un nouveau commissaire aux comptes consécutivement à la passation de consignes afin d'éviter une éventuelle dilution des responsabilités. La FAF a confirmé jeudi l'information révélée au mois de mars dernier par Liberté faisant état de la décision des pouvoirs publics d'ordonner un audit financier à la fédération de football, après la fin du mandat de Kheireddine Zetchi. Dans un communiqué publié sur son site officiel, la FAF a indiqué que "conformément à l'article 43 des statuts de la Fédération algérienne de football portant commission et structures permanentes (chapitre E – commissions permanentes) et après consultation des membres du bureau fédéral, M. Amara Charaf-Eddine, premier responsable de la FAF, a désigné M. Yacine Belkacem, commissaire aux comptes et comptable agréé, en qualité de président de la commission d'audit interne". Ce dernier s'attellera dans les prochains jours à éplucher les comptes de la FAF. Pourquoi donc opérer un audit alors que le bilan moral et financier du bureau sortant a été adopté à la majorité écrasante par les membres de l'assemblée générale en session ordinaire le 5 avril dernier et validé par le commissaire aux comptes de la FAF ? En fait, Charaf-Eddine Amara veut établir un état des lieux des finances de la FAF par un nouveau commissaire consécutivement à la passation de consignes afin d'éviter une éventuelle dilution des responsabilités. Amara veut surtout rendre public cet état des lieux avant d'entamer sa réforme globale promise au sein de la fédération de football. Des dossiers compromettants sortis dans la presse, à l'image de l'affaire Alcaraz qui a coûté à la FAF la bagatelle de 1,5 million d'euros, le contrat Adidas, celui de Mobilis, le non-recouvrement de certaines créances, les frais de la commission de la FAF chargée de la prospection des jeunes talents en Europe méritent un examen plus approfondi pour vérifier la véracité des chiffres avancés dans le dernier bilan financier. L'augmentation sensible de la masse salariale, la gestion du parc automobile et les dépenses liées au matériel administratif sont également source de suspicion. L'audit indépendant devrait permettre justement de séparer le bon grain de l'ivraie. Selon le rapport moral et financier élaboré par la FAF, "la fédération de football a enregistré un résultat négatif, soit -457 447 347,08 DA". "L'année 2020 a été exceptionnelle dans une double conjoncture internationale et nationale marquée par la pandémie de Covid-19 qui a impacté lourdement l'économie et donc le financement du football à travers le monde. S'agissant de la Fédération algérienne de football, et en l'absence du sponsor majeur, en l'occurrence Mobilis, durant cet exercice et celle de la subvention du ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS), la confrontation des charges et des produits permet d'enregistrer un résultat négatif, soit -457 447 347,08 DA. Ce résultat n'engage que l'activité de l'exercice 2020, en attendant le recouvrement des créances constatées", révèle le document. Et de préciser : "Toutefois, la trésorerie de la fédération demeure toujours positive. À rappeler que le total de la trésorerie de la FAF est composé des DAT et de la trésorerie immédiate qui s'élève à 6 066 313 862,40 DA. Ce poste renferme la trésorerie immédiate de la Fédération algérienne de football qui présente un solde positif de 1 566 313 862,40 DA. Le poste actif non courant abrite aussi des actifs financiers non courants composés des placements auprès de la BEA (dépôt à terme DAT). Il s'agit d'une trésorerie à long terme d'un montant global de 4 500 000 000 DA placé le 29 mai 2019 avec un taux d'intérêt de 4,5% sur une durée de 36 mois (quatre milliards cinq cents millions de dinars) escomptant un intérêt annuel de 202 500 000 DA." SAMIR LAMARI