Deux des sept candidats à la présidentielle iranienne ont annoncé hier qu'ils se désistaient, à moins de 48 heures de l'ouverture du scrutin, ont rapporté les médias. Le premier a avoir fait part du retrait de sa candidature est Mohsen Mehralizadeh, ancien vice-président, et l'un des deux réformateurs en lice. L'information, d'abord rapportée par l'agence officielle Irna, a été confirmée par un porte-parole de la campagne de M. Mehralizadeh cité par l'agence Isna. Le porte-parole n'a fourni aucune explication, indiquant qu'un communiqué officiel serait publié "dans quelques heures", écrit Isna. En début d'après-midi, ce texte n'avait pas encore été publié et on ignorait les raisons officielles du retrait de M. Mehralizadeh, ainsi que s'il appelait à voter pour l'autre réformiste en liste, le technocrate Abdolhossein Hemmati, ancien gouverneur de la Banque centrale. Des sept candidats à la succession du président sortant, le modéré Hassan Rohani, qui ne peut se représenter cette année après deux mandats consécutifs, M. Mehralizadeh était le seul à ne pas dépasser le seuil de 1% des intentions de vote, selon l'institut de sondage iranien Ispa. Le deuxième candidat à jeter l'éponge est le député Aliréza Zakani, un des cinq ultraconservateurs en lice, et il a appelé à voter pour le chef de l'Autorité judiciaire, Ebrahim Raïssi, selon le site internet de la télévision d'Etat, qui dit avoir reçu cette annonce de l'intéressé en exclusivité. Selon la télévision, M. Zakani a déclaré à propos de M. Raïssi : "J'espère que des réformes fondamentales seront menées dans le pays avec son élection." Les désistements sont fréquents lors des présidentielles en Iran, où les ralliements de dernière minute à tel ou tel candidat peuvent se troquer en échange de postes gouvernementaux. Ultraconservateur se présentant comme le champion de la lutte contre la corruption et de la défense des classes défavorisées, M. Raïssi fait figure de grand favori du scrutin, fort des 38% qu'il avait obtenus il y a quatre ans et faute d'adversaire de taille après la disqualification de plusieurs figures politiques qui auraient pu lui faire de l'ombre. L'élection de vendredi doit avoir lieu alors que se tiennent à Vienne des négociations entre la République islamique et la communauté internationale pour sauver l'accord sur le nucléaire iranien, et sur fond de mécontentement général face à la grave crise économique et sociale que subit le pays.