Selon les médécins spécialistes, la flambée des cas s'explique en grande partie par les rassemblements familiaux et un certain relâchement de la part des citoyens. Selon Mejdoub Amar, coordinateur de la cellule de suivi et de la lutte contre l'épidémie de coronavirus au niveau de la wilaya d'Aïn Témouchent, la situation épidémiologique actuelle est inquiétante. Ce qui a poussé les responsables à renforcer les trois hôpitaux de référence, à savoir les hôpitaux Ahmed-Medaghri d'Aïn Témouchent, de Hammam Bou-Hadjar et de Béni Saf, avec la dotation de nouveaux lits et de nouvelles équipes médicales et paramédicales afin de permettre de faire face à d'éventuels cas positifs qui nécessiteraient une hospitalisation. "Nous travaillons selon les plans de A à D. Actuellement nous sommes dans le plan B, sachant que le plan A prévoit un nombre de 80 lits par établissement. Le passage au plan B nécessitera 160 lits, dans la mesure où le nombre de lits actuel varie entre 100 et 120 cas", a-t-il précisé. Même si ce dernier se voulait rassurant, il préfère parler d'une situation maîtrisée jusqu'à l'heure actuelle au niveau de la wilaya d'Aïn Témouchent. Avec une rationalisation des moyens de prise en charge à travers les trois établissements hospitaliers, le coordinateur de la cellule de lutte contre la propagation du Covid-19 ne s'est pas empêché d'afficher ses craintes au cas où l'on passerait au plan C. La gestion de la crise se base sur ces plans car il ne faut pas oublier que la demande d'oxygène va crescendo et ce, même si le nombre des lits au niveau des services de réanimation n'a guère dépassé les 5 cas, contrairement au nombre de décès qui est en moyenne de un à deux cas par jour au niveau de la wilaya d'Aïn Témouchent. De son côté, le Dr Hocine Mimouna, spécialiste en épidémiologie, a révélé que les enquêtes épidémiologiques menées à travers la wilaya ont montré que la cause principale de la flambée des cas de Covid-19 est due aux regroupements familiaux lors de la célébration des fêtes (mariages, circoncisions, succès aux examens) ou des funérailles, ainsi qu'au relâchement dans les gestes barrières. "Le fait de se déplacer peut amener au risque d'une contamination en dépit des précautions prises dans le cadre du respect du protocole sanitaire. Il est utile de préciser que la dangerosité de cette nouvelle vague du virus est qu'il se déplace très vite et ne distingue pas entre une personne âgée et une jeune personne, avec le changement des symptômes", a-t-elle souligné. Pour rappel, la wilaya d'Aïn Témouchent fait partie des 24 wilayas concernées par le nouveau confinement sanitaire partiel (23h-4 h du matin). À ce titre, tout regroupement de quelque nature que ce soit est strictement déconseillé. Les citoyens sont donc tenus de se conformer au strict respect du protocole sanitaire préventif, à savoir les gestes barrières qui se résument pour le moment au port de la bavette et la distanciation physique, ainsi qu'à l'utilisation du gel hydroalcoolique. Quant à l'opération de vaccination à laquelle continuent d'appeler les services sanitaires et bien d'autres parties dont les associations et les mosquées à travers les campagnes de sensibilisation pour les convaincre de son efficacité, tout en étant l'unique moyen de protection, celle-ci ne semble pas connaître l'engouement tant souhaité, malgré le sentiment de satisfaction dégagé chez les services sanitaires, en raison des réticences affichées par de nombreux citoyens qui ont préféré jouer la prudence en l'absence d'une assurance claire quant à l'effet et aux conséquences qui peuvent en résulter. M. LARADJ