La direction technique nationale de football, dirigée par Meziane Ighil, vient de décider de geler ses activités en raison de la fermeture de ses locaux sis au complexe du 5-Juillet par la direction et ce, sur ordre du MJS. Les dirigeants de la DTN et ceux de la FAF trouvent donc inacceptable et irresponsable que le siège soit mis sous scellées sans qu'ils soient informés au préalable, quelles que que soient les raisons. La raison officielle du côté du MJS concerne l'état catastrophique dans lequel se retrouve ce siège après les dernières pluies qui se sont abattues sur la capitale. Un problème qui, du reste, persiste depuis au moins une année sans que la direction du complexe ne daigne effectuer les réparations nécessaires. Du coup, les travailleurs de la DTN se retrouvent sans siège, d'où la décision de geler leurs activités en attendant des jours meilleurs. Cependant, ce cri de “révolte” de la DTN cache mal une forme de rébellion de la FAF elle-même contre le ministère de tutelle, coupable de faire dans la provocation pour pousser à la porte l'actuel bureau fédéral de la FAF ou, tout au moins, lui barrer la route lors des prochaines élections, prévues le 22 décembre dernier. Crêpage de chignon Les observateurs n'ont pas manqué, à ce titre, d'établir un lien direct entre la disposition du décret adopté par le Conseil du gouvernement qui ne permet qu'un seul mandat aux présidents des fédérations et la volonté du MJS de mettre fin au règne de Mohamed Raouraoua. Bien que ce dernier ait bel et bien affirmé qu'il ne sera pas candidat à sa propre succession, le ministre de la Jeunesse et des Sports veut visiblement se prémunir contre toute “mauvaise surprise”, quitte à se dresser sur la route de la puissante fédération mondiale, FIFA. Cette dernière, soucieuse de préserver l'autonomie des fédérations nationales, combat les ingérences d'où qu'elles viennent et suit de très près la situation en Algérie au moment où Guidoum répète à qui veut l'entendre qu'il n'a que faire des recommandations de la FIFA. À ce rythme donc, le conflit FAF-MJS risque de s'internationaliser pour déboucher vers une ingérence directe de la FIFA, comme ce fut le cas, du reste, sous l'ère de Saïd Amara. Un autre scénario burlesque pour un football national au plus bas de son niveau. Pourtant, à quelques semaines du déroulement des élections de la FAF, le milieu du football n'avait pas besoin de tout ce tapage qui ne profite qu'à ceux qui tirent les ficelles et qui, évidemment, militent pour le statu quo. Au lieu et place d'un débat fécond pour la réhabilitation de notre football, nous assistons actuellement à un crêpage de chignon entre ceux qui veulent se maintenir à tout prix et ceux qui veulent la rupture à tout prix. Sous la pression, les deux camps alignent les maladresses, notamment le MJS, qui donne l'impression de profiter d'une conjoncture accablante du football et du sport en général pour faire passer la pilule d'un décret au relent autoritaire et interventionniste à satiété. S. B.