RESUME : Ils arrivent enfin. Samir achète de quoi dîner. Il remarque qu'une annonce est entourée. Ils en parlent. Mouna le rassure, elle a d'autres priorités maintenant. Ils sont à table quand sa belle-mère appelle. Mouna ne répond pas… - Qui est-ce ? demande Samir. Pourquoi n'as tu pas répondu ? - C'est ta mère, elle va sûrement rappeler. Mouna connaît bien sa belle-mère et l'imagine mal abandonner au premier essai. La sonnerie reprend après un court silence. Mouna lui demande de leur dire qu'ils sont encore à Annaba. - Dis-lui qu'on revient bientôt. Samir prend l'appareil et s'il accepte de mentir, c'est parce qu'il sait que sa mère va encore compliquer les choses. Autant retarder sa visite, le temps qu'il pourra pour la garder éloignée de sa femme. - Tout s'est bien passé ? lui demande-t-elle. - Oui. Mouna est restée à la clinique toute une semaine, lui apprend-il. On rentrera quand elle sera bien. - Dis, étais-tu présent quand ils se sont occupés d'elle ? - Bien sûr, où voulais-tu que je sois ? rétorque-t-il en riant, se doutant bien où elle voulait en venir. Tout s'est bien passé. Normalement, dans quelques mois, tu seras une grand-mère comblée ! - Oui, mais… - Mais, bonne nuit maman ! Et il raccroche sans qu'elle ait le temps de dire quoi que ce soit. - Satisfaite ? - Je veux seulement un peu de temps, répond-elle, pour m'armer de patience. Tu sais que ce n'est jamais facile avec ta mère. - Elle ne risque pas de venir frapper à la porte demain. Dînons. Mouna est plus soulagée qu'elle ne le montre. Elle aurait eu du mal à supporter la présence de sa belle-mère sitôt revenus d'Annaba. Si elle le pouvait, elle ne la reverrait pas avant plusieurs mois. Elle connaît son opinion sur les nouveaux soins et elle ne se fait pas d'illusions sur la question. Sa belle-mère ne considérera jamais l'enfant comme étant celui de son fils. Son soupir n'échappe pas à Samir. - À quoi penses-tu ? - À plus tard, comment ce sera ? dit-elle. Quand ta mère a une idée en tête, même un arrache-clou ne peut la lui arracher. - À ce point ? Je ne pense pas. - Quand vas-tu reprendre ton travail ? veut-elle savoir. - Après-demain. Je laisserai le reste du congé quand tu auras besoin de moi. - Bonne idée. Merci chéri. Tu penses à tout. J'ai vraiment de la chance de t'avoir, reconnaît-elle. - Prends bien soin de toi. Je serais toujours là pour toi. Mouna a envie de lui demander de parler à sa mère. Elle ne veut plus de querelle ni de faux problèmes. Mais quelque chose la retient. Elle ne le lui demande pas. Elle décide d'attendre. Les jours qui suivent son retour, Mouna ne sort pas. Samir a engagé une femme, Zohra, pour s'occuper de la maison et même de la cuisine. Il lui recommande de garder le lit. - Tu ne fais rien, tu ne prends rien de lourd. Et si tu as mal quelque part, tu m'appelles tout de suite. Depuis qu'elle est rentrée de la clinique, elle ne l'a jamais vu aussi attentionné et aussi prévenant. Pour être tranquille, Mouna n'a pas prévenu ses parents. Elle leur parle le soir quand ils appellent au portable de son mari. Un mois après leur retour, elle a envie de sortir. Même si elle n'a aucune douleur et aucun signe sympathique qui la ferait souffrir, elle demande à Samir de l'emmener effectuer une échographie. Elle a envie de voir son bébé. (À suivre) A. K.