RESUME : Pour les besoins des études de sa fille, Rabiha vend son appartement et en achète un autre en ville. Elle ne veut pas se séparer d'elle. Elle se trouve même du travail. Sa fille a grandi. Elle ne s'en est pas rendue compte… Même si elle voudrait l'interdire à sa fille, Rabiha la laisse fréquenter ses camarades mais elle garde un œil sur elle. Elle tient à tout savoir sur elles et leurs familles. Elle ne veut pas que sa fille tombe mal à cause d'elles. Mayssa est une adolescente naïve qui ne connaît rien des choses de la vie. Sa mère, les soirs où elle n'a pas beaucoup de devoirs, lui parle. Elle la met en garde. Elle ne doit faire confiance à personne. - Surtout aux garçons. Je ne voudrais pas que tu ais à souffrir d'eux. Ils sont impitoyables. - Je ne crois pas qu'ils le soient, répond Mayssa. Les garçons de ma classe sont gentils et respectueux avec les filles, surtout avec moi. - C'est pour mieux te faire tomber dans leurs pièges, rétorque sa mère. Ils te mettent en confiance… - Tu te trompes maman. Ils me respectent parce qu'en classe, je suis la meilleure, affirme Mayssa en souriant. Les profs me demandent de ne répondre que si les autres n'ont pas la bonne réponse. - J'y croirais quand je verrais tes bulletins, dit sa mère avant de revenir à son sujet. Si tu es aussi intelligente que tu l'affirmes, tu ne tomberas jamais dans leurs pièges. Gare à toi si je te surprends à rêver au lieu d'étudier. Mais dis-moi, si tu avais un copain, tu me le confierais ? Mayssa a beau lui affirmer que oui, elle ne la croit pas. Rabiha sympathise avec la femme de ménage de l'établissement que fréquente sa fille. Elle est ainsi au courant de tout ce qui s'y fait. Parfois, elle va l'attendre devant le portail, tenant à ce que tout le monde sache que même si elle n'a plus de père, sa mère garde un œil sur elle. Elle sent bien que Mayssa est gênée d'avoir à rentrer avec elle mais elle n'en tient pas compte. - Tu as oublié de dire au revoir, à tes copines, lui fait-elle remarquer. Mayssa tourne la tête et fait un signe d'au-revoir à ses camarades avant de marcher au même rythme que sa mère. A la maison, elle l'aide à préparer le dîner. - Tu n'as pas de devoirs ? lui demande Rabiha. - Juste quelques exercices de math. Je les ferais après. - Tu veux écouter la radio ? - Oui, j'aime bien réviser en écoutant la radio. Cela ne te gêne pas que je fasse les exercices après le dîner ? - Non, mais je ne comprends pas pourquoi tu attends, répond Rabiha. Tu pourrais les faire maintenant et écouter la radio plus tard. Mayssa se rince les mains puis va prendre son cartable. Elle en sort son livre et son cahier. Elle l'ouvre doucement et s'assoit à la table basse. Elle est en train de réviser quand sa mère passe près d'elle et heurte un coin de la table basse. Le livre tombe et une feuille en glisse. Rabiha la ramasse et remarque que c'est une lettre. Mayssa est devenue livide. Elle détourne les yeux. - C'est quoi cette lettre ? Lis-la moi. - C'est ma copine, répond la jeune fille. Elle est malade depuis quelques jours et elle m'a envoyé cette lettre…pour me raconter ce qu'elle vit depuis… et aussi pour me demander des nouvelles. C'est gentil. Dommage que je ne sache pas lire, soupire Rabiha. Cela ne te gêne pas que je la garde ? - Pourquoi ? Je peux te la lire, propose Mayssa. Ce n'est qu'une lettre. Rabiha la plie, tout en refusant. Elle se doute bien qu'il s'agit d'une lettre écrite par un copain. Elle ne la lui rendra pas tant qu'elle ne se sera pas décidée à lui dire la vérité. Mayssa ne doit avoir aucun secret. Rabiha ne bouge pas. Elle attendra le temps qu'il faut pour connaître la vérité. Comme toujours, elle veut tout contrôler. (À suivre) A. K.