C'est à la faveur d'un projet de résorption de l'habitat précaire initié par la délégation exécutive communale (DEC) de l'époque que l'image hideuse des favelas a laissé place à de belles cités modernes. Le bidonville, une ancienne cité de recasement héritée de la période coloniale, a, durant très longtemps, constitué une plaie, composé de maisonnettes érigées côte à côte en toub (pisé) avec de la simple tôle comme toiture. L'extension du chef-lieu, avec l'érection de deux collèges, dont un édifié juste à côté d'un lycée, d'une cité administrative abritant et le siège de la daïra et les divers services techniques, d'une cité de 60 logements dans le sens Aït Boumehdi, a changé les donnes. C'est à l'initiative de l'ex-DEC qu'un vaste programme d'éradication de l'habitat précaire a été accordé à la commune des Ouacifs. Le projet de Taghzut a enregistré un franc succès avec l'érection de 52 nouvelles et belles constructions au niveau de son premier îlot. Le deuxième ayant connu certaines contraintes. En effet, il a fallu attendre trois années pour que la source du blocage, la remise en cause par l'exécutif municipal issu du double scrutin local du 23 octobre 1997 du compromis conclu entre l'ex-DEC et le propriétaire du foncier limitrophe, soit éliminée. Ce dernier s'est vu concéder deux lots d'équivalente superficie à la parcelle lui appartenant sur laquelle il s'est désisté en vue de permettre aux services techniques municipaux chargés de la conception du projet de revoir à la hausse la superficie des lots, portée ainsi à 76 m2 alors que sans cette astuce, chaque lot de ce second îlot ne s'étendrait que sur la superficie dérisoire de 56 m2 seulement. À la faveur, donc, de ce projet, les propriétaires, qui ont bénéficié d'une conception type et d'une enveloppe financière de l'ordre de 25 millions de centimes dont 5 pour les besoins des VRD (voiries et réseaux divers), n'ont pas tardé à lancer les travaux, aidés en sus par les autorités locales qui ont assuré le terrassement. Et près de dix ans après, le bidonville Taghzut n'est qu'un vague et mauvais souvenir, surtout pour ses habitants, qui a laissé place à une véritable cité moderne avec de très bels édifices. Alors qu'elle était une honte pour eux, la cité s'est transformée en plus qu'une fierté puisque, pour bien d'entre eux, en sus de l'esthétique qu'elle dégage, ses locaux érigés au rez-de-chaussée, constituent une source de revenus non négligeables quand on sait que pour la quasi-majorité de ces derniers abritent diverses activités principalement commerciales et de prestations de services, entre autres épiceries, établissements d'habillements divers, cafétérias, cybercafés, cabinets médicaux, librairies, KMS… Une métamorphose qui a fait de la cité le poumon commercial de la localité, ne désemplissant presque point avec une clientèle majoritairement féminine. Assirem K.