L'Exécutif tente de mettre en synergie les initiatives de relance économique et les mesures de lutte contre le changement climatique, en encourageant la croissance verte à empreinte de carbone réduite et la mise en place d'un cadre énergétique durable. Cela suppose de concevoir un programme d'énergie renouvelable et de s'éloigner de la rente pétrolière. Le gouvernement s'engage, dans son plan d'action, à aller dans cette direction, avec des mesures pratiques en matière de renouvelable et de transition énergétique. Il promet ainsi d'apporter sa "contribution à l'effort global de réduction des émissions des gaz à effet de serre, notamment à travers une transition énergétique dont les piliers sont l'efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables". Il est souligné dans le plan d'action, dont il est question, que la dimension relative à "la transition énergétique vers les énergies nouvelles et renouvelables vise à atteindre la croissance verte" par le recours aux technologies énergétiques "innovantes" et "digitalisées" pour une nouvelle architecture de développement où "la rente aux énergies fossiles laisse place à des modèles pérennes qui valorisent le lien social et les emplois durables, tout en favorisant une meilleure qualité de vie et la résilience aux différentes crises et risques majeurs". Le plan du gouvernement comprend une série de mesures, entre autres le développement et l'intégration "massive des productions décentralisées d'électricité solaire" au niveau du réseau de distribution basse et moyenne tension, l'encouragement à "l'autoproduction" et "l'autoconsommation" dans les secteurs résidentiel et tertiaire, la production des énergies renouvelables pour des "usages autonomes" (hors réseau), notamment dans les zones "d'ombre", la transformation progressive de l'éclairage classique "domestique par un éclairage performant" (de type LED) pour une économie d'énergie électrique d'environ "5 600 GWh" ; l'élaboration et la mise en œuvre d'un "cahier de clauses techniques", au titre des mesures "réglementaires" et "techniques" de performances énergétiques des bâtiments. Le plan d'action évoque la mise en place d'une capacité de 15 000 MWe, à l'horizon 2035, et le lancement, en 2021, d'un appel à investisseurs pour la réalisation de 1 000 MWe en photovoltaïque, et ce, en application du décret exécutif n°21-158 du 24 avril 2021 relatif aux appels d'offres pour la production des énergies renouvelables. Il prévoit, également, l'élaboration et la mise en œuvre d'un "plan de communication" visant à "sensibiliser l'opinion, la société civile à la transition énergétique" ; l'établissement d'un "plan d'action" portant sur la dimension "normative" de la transition énergétique en termes de normes à "actualiser", de nouvelles normes à "adopter", de moyens de "calibration" et "d'étalonnage" à mettre en place ; le renforcement du Commissariat aux énergies renouvelables et à l'efficacité énergétique (Cerefe) et de ses unités régionales, afin de contribuer au développement national et sectoriel des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique, et d'évaluer périodiquement la politique nationale en la matière ainsi que les outils mobilisés pour sa mise en œuvre et leurs retombées. L'action du gouvernement sera aussi orientée vers la "protection" et la "valorisation" de la nature et de la biodiversité, les technologies "vertes" et "l'accélération" de "l'implémentation de l'économie circulaire", ainsi que vers la "lutte contre le réchauffement climatique et la pollution sous toutes ses formes". Tout cela semble positif sur le papier, mais dépend de moyens financiers qui n'ont pas encore été mis à disposition pour être appliqué. Car, le passage à une croissance à l'épreuve du changement climatique et à faible émission de carbone nécessite un investissement en ressources financières et humaines qu'il serait difficile de recouvrer, d'autant qu'il existe un risque que le prix des énergies fossiles s'effondre en réponse à un renforcement des politiques de changement climatique.