La famille, qui ne désespère pas voir les policiers arrêter les assassins de leur fille, lance un appel à témoin. L'arrêt des cours, prévu, hier, dans quatre établissements scolaires de la commune de Bir Mourad-Raïs, en hommage à leur camarade Chahinez, assassinée le 2 octobre dernier, n'a pas eu lieu. Et pour cause, ce mouvement de protestation a été interdit par les responsables des écoles concernées. “Tous les élèves sont en classe, il n'y a rien aujourd'hui. Nous sommes très touchés par le drame qui a frappé cette famille, mais nous ne pouvons pas autoriser un arrêt de cours de quatre heures sans avoir l'aval de l'inspection académique”, a déclaré la surveillante générale du CEM Boussaâ, l'école où la jeune Chahinez était élève. Pour rappel, la victime avait été kidnappée à la sortie de l'établissement, puis violée et jetée dans un ravin à quelques encablures près de son domicile. Il faut savoir que cette action de protestation avait été initiée par les amies de la défunte et les habitants de son quartier afin de s'élever contre ce crime crapuleux. “Horrifiés par le meurtre de la jeune Chahinez, les élèves de quatre établissements scolaires de la commune de Bir Mourad-Raïs ont prévu d'observer un arrêt de cours de 8h30 à 12h30, pour la journée d'hier afin de dénoncer cet acte inhumain”, peut-on lire dans le communiqué parvenu, mardi, à notre rédaction. C'est à la cité El-Amel, Saïd Hamdine, que nous avons rencontré les parents de Chahinez. “Je ne connaîtrais pas de repos tant que les assassins de ma fille sont toujours en liberté”, lance la maman. Elle raconte, la mort dans l'âme, la journée où sa fille a été kidnappée. “Il était 14h30 lorsque ma fille est sortie de l'école. Comme d'habitude, elle était accompagnée de ses deux copines ; arrivées à la passerelle de Bir Mourad-Raïs, les filles se sont séparées et chacune d'elle a pris le chemin de la maison. Seulement, ma fille n'est jamais rentrée. Je pensais qu'elle était un peu en retard, mais à 15h30, j'ai commencé à m'inquiéter. Elle n'avait jamais tardé autant. Dans ma tête défilaient tous genres de scénarios, mais jamais celui du meurtre. Alors, je suis sortie à sa recherche. J'ai d'abord interrogé son camarade de classe Hamza, qui m'a assuré que Chahinez avait quitté l'école à 14h30 et qu'elle avait emprunté le chemin habituel pour rentrer”, dit-elle. Vers les coups de 18h, les parents, ne trouvant trace de leur enfant, se sont précipités au commissariat de Saïd-Hamdine pour signaler sa disparition. Seulement, la législation stipule qu'il fallait attendre 48h avant l'ouverture de l'enquête. “Nous avons tellement insisté que la police a fini par faire une ronde dans le quartier avant ce délai. Les recherches avec l'aide des voisins se sont poursuivies jusqu'à 4h du matin. Mais en vain. Ce n'est qu'au petit matin que mon père a retrouvé Chahinez dans un ravin à 200 mètres de la maison”, rapporte pour sa part Farid, frère de la victime. Vingt-quatre jours après la disparition tragique de la petite Chahinez, sauvagement violée et assassinée, sa famille ne décolère pas. Le regard collé sur la photo de sa fille, le père affirme “Ma fille a été kidnappée, violée, assassinée, puis jetée dans le ravin. Son corps sans vie a dû être déposé le lendemain du crime, car la nuit de sa disparition nous avons ratissé tout le quartier même le ravin, mais en vain. Je donnerai cher, très cher, pour savoir qui a tué ma fille. Je ne pourrai jamais effacer l'image de son corps nu gisant dans ce ravin maudit”. La maman de Chahinez exhibe les bulletins scolaires de sa fille :“Regardez, ma fille était une très bonne élève. Les études étaient sa seule préoccupation, elle ne traînait jamais dehors après l'école.” La famille, qui ne désespère pas de trouver les assassins de leur fille, lance un appel à témoin et prie toute personne ayant vu ou entendu quelque chose qui pourrait renseigner les enquêteurs de se rapprocher des services de sécurité. Nabila Afroun