Lors de son passage dans la wilaya d'El Tarf, la commission ministérielle qui a supervisé la rentrée scolaire a mis l'accent sur la nécessité de l'ouverture des cantines scolaires au niveau des trois cycles et au premier jour de la rentrée. Si une majorité écrasante des chefs d'établissement ont mis en exécution l'instruction, il n'en demeure pas moins que d'autres sont dans l'impossibilité, vu le manque de personnel qualifié et les équipements adéquats. Les établissements dans les zones rurales de cette contrée de l'arrière pays souffrent cruellement du taux trop élevé de déperdition scolaire. Celle-ci est due, essentiellement, aux conditions de scolarité souvent déplorables, notamment l'absence de chauffage, la situation sociale inconfortable des parents qui n'arrivent pas à faire face aux charges quotidiennes de leur progéniture et, surtout, le manque criant de transport. Dans ces coins perdus, les routes sont impraticables et le ramassage scolaire est déficient. En effet, les véhicules octroyés depuis un peu plus de trois ans par le ministère de la Solidarité nationale pour assurer le transport aux démunis sont accaparés par les APC qui n'ont mis en fonction que le tiers. Les deux tiers restant sont souvent utilisés pour le transport de leur personnel administratif ou pour servir à d'autres fins. Ainsi donc, plusieurs parents ont dû déménager vers les bourgs et agglomérations ayant pour nom Dréan, El Tarf, El Kala, Bouhadjar, Bouthelja, etc., pour assurer une place à leurs enfants, en quête du savoir et de la connaissance. Le problème du transport scolaire dans une région caractérisée par des caprices climatiques imprévisibles, allant du pluvieux glacial au torride poussiéreux dans les localités de Bougous, Oum Teboul, Chihani… est vécu aussi bien par les élèves que par les enseignants affectés dans ces zones enclavées. Dans des communes comme Bouhadjar, Bougous, Aïn Kerma, il y a des classes qui fonctionnent avec plus de 46 élèves, sans compter le seul lycée du chef-lieu qui accueille plus de 13 000 lycéens et lycéennes pour une infrastructure qui ne dépasse guère les 28 salles. Tahar Boudjemaa