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Entre déforestation et pollution
YAKOUREN
Publié dans Liberté le 30 - 10 - 2005

La forêt de Yakouren, un des principaux massifs forestiers de la wilaya de Tizi Ouzou, constitue aujourd'hui un patrimoine précieux aux fonctions multiples qu'il faut protéger et étendre. Actuellement, l'exploitation de cette forêt est devenue un phénomène qui porte dans ses aspects des risques environnementaux, entre déforestation, coupes illicites, incendies et déchets ménagers.
Le mal des coupes illégales est subi dans des proportions qui ont fait de cette forêt un souffre-douleur, sous les lames de la hache et le vrombissement destructeur de la tronçonneuse.
Des pieds-droits, des stères de liège, de bois de chauffage sortent illicitement de cette forêt, car les itinéraires que constitue cette forêt aident à accélérer le taux de déforestation, notamment cette année ; le bois mort pour chauffage est donné gratuitement aux riverains qui en formulent la demande pour une quantité ne dépassant pas les besoins domestiques, mais ça n'a pas empêché les malfaiteurs à arrêter ce genre de criminalité.
L'été dernier, les incendies ont ravagé une surface très importante de cette forêt. En outre, cette zone, sur laquelle se concentre l'essentiel des usagers de la RN12, et qui s'assemble à un décor surréaliste, attire pas moins d'estivants chaque année, qui profitent de ce paysage montagneux le plus impressionnant, avec ses fontaines, la station climatique de Tamgout et surtout l'ambiance que créent les singes.
Contrairement à ce décor, les conséquences de la saison estivale faisant de cette forêt une véritable décharge d'ordures (des papiers, sachets sur les arbres, bouteilles en plastique et vin, gobelets, etc.) gagnent la majorité de la surface avoisinante à la RN12.
Un agent forestier trouvé sur les lieux exprime sa colère devant cette débâcle : “C'est par flemme et par ignorance de certains citoyens que des tas d'ordures se créent dans cette forêt.” Un étudiant économiste dira aussi : “Quel qu'il en soit, nous apprécions tous d'occuper un endroit propre et agréable. Il nous suffit de veiller, pour chacun de nous, à ne pas ajouter des déchets. Beaucoup de gens ignorent que la désagrégation d'un papier à bonbons met jusqu'à 5 ans, une bouteille en plastique 500 ans. Alors, le passager pourra trier consciencieusement ses déchets.” Mais la question qui se pose est : comment peut-on faire pour protéger cette forêt ? Tout simplement, c'est la non-sensibilisation et la non-motivation des citoyens qui ont provoqué ce pire.
Ahcène Djennad


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