Dans un entretien accordé au média russe Russia Today, le chef de la diplomatie algérienne a rappelé que le Maroc "est allé trop loin", et que les propos de Macron sont "inacceptables". Le chef de la diplomatie est revenu, samedi, sur plusieurs dossiers diplomatiques et les crises marquant ces dernières semaines les relations avec le voisin marocain ou encore les tensions diplomatiques avec Paris. Dans son entretien à Russia Today, Ramtane Lamamra a rappelé, concernant la crise avec Rabat, que le Maroc est "allé loin, très loin dans ses agressions et manigances contre l'Algérie", avant de souligner que le royaume chérifien est allé jusqu'à solliciter un pays étranger, Israël en l'occurrence, dans ses attaques contre l'Algérie. "Rabat a commis un acte inadmissible en sollicitant Israël dans sa conspiration contre notre pays." Parmi ces actes hostiles à l'égard de l'Algérie, le ministre a rappelé que le régime marocain a soutenu des groupes de personnes en Algérie pour atteindre leur objectif de déstabilisation du pays, en s'appuyant, précise-t-il, sur ces mêmes groupes et personnes classés par l'Algérie comme "terroristes". "Le Maroc a instrumentalisé un certain nombre de personnes et de groupes, considérés comme terroristes, et a usé des moyens de la guerre de quatrième génération pour déstabiliser l'Algérie." Sans les citer nommément, Ramtane Lamamra fait allusion au mouvement indépendantiste MAK, classé comme terroriste par l'Algérie, en mai dernier. En août dernier, les autorités ont accusé le MAK d'être derrière les déclenchements des feux de forêt meurtriers en Kabylie, le 9 août dernier. Pour le chef de la diplomatie, Rabat s'est rapproché de l'entité sioniste pour "mener à bien sa croisade contre l'Algérie". Pour rappel, l'Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le voisin de l'Ouest, le 24 août dernier, en réaction aux récurrentes attaques marocaines contre elle. Sur un autre registre, lors de son entretien de plus d'une heure accordé à la télévision russe, Ramtane Lamamra a évoqué également la crise diplomatique en cours avec la France. Il a réitéré à ce titre le refus de l'Algérie de toute ingérence dans ses affaires intérieures, a fortiori si elles émanent de "l'ancien colonisateur". Sur la décision d'Alger de rappeler son ambassadeur à Paris, début octobre, à la suite des propos du président Emmanuel Macron sur le système algérien et la colonisation, Ramtane Lamamra a précisé que Mohamed Antar Daoud est toujours à Alger "pour consultations". Il a, par ailleurs, affirmé que la décision de fermeture de l'espace aérien algérien aux avions militaires français est une "décision souveraine" prise par l'Algérie en réaction à "une violence verbale". "Il n'est pas acceptable que l'on puisse tenir des propos pareils à un tel niveau de responsabilité", a tancé Lamamra, qui a également déploré que "les récentes déclarations de la France sur le Mali relèvent de l'ingérence dans les affaires intérieures de ce pays auquel nous avons exprimé notre solidarité", a-t-il indiqué. Il a ajouté que ce qui "touche à la sécurité et à la stabilité du Mali touche également l'Algérie". Au sujet des relations algéro-russes, le chef de la diplomatie algérienne a rappelé que les deux Etats partagent des relations historiques et d'intérêts communs. "Les relations entre les deux pays sont marquées par 'la concertation' concernant les affaires africaines et les questions liées aux intérêts de la Russie", a assuré le chef de la diplomatie algérienne. Tropisme russe !