Des peines de prison ferme et d'autres avec sursis ont été prononcées contre les frères Benhamadi, alors que Saad Damma et Ahmed Choudar, anciens directeurs de Mobilis, et Mohamed Salah Daas, ancien responsable au sein de la société, ont été acquittés. Le Pôle économique et financier près le tribunal de Sidi M'hamed (Alger) a prononcé, hier, des peines allant de 2 à 3 ans de prison ferme contre les frères Benhamadi, propriétaires du groupe Condor, et l'acquittement en faveur d'anciens cadres de l'opérateur mobile Mobilis. Le juge a prononcé une peine de 5 ans de prison dont 2 avec sursis à l'encontre d'Omar Benhamadi assortie d'une amende d'un million de dinars, pour conclusion de marchés illégaux et obtention d'indus avantages.
Poursuivis pour les mêmes chefs d'accusation, Abderrahmane Benhamadi a été condamné à une peine de 4 ans de prison, dont 2 avec sursis, assortie d'une amende d'un million de dinars, tandis que Smaïl Benhamadi a écopé d'une peine de 2 ans de prison ferme assortie d'un million de dinars. Les sociétés "Travocovia" et "GB Pharma", filiales du groupe Condor, doivent s'acquitter, chacune, d'une amende de 4 millions de dinars et verser in solidum un montant de 10 000 DA au Trésor public. Saad Damma et Ahmed Choudar, anciens directeurs de la société Mobilis, et Mohamed Salah Daas, ancien responsable au sein de la société, ont été acquittés. L'ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Hattab, poursuivi dans cette affaire, en sa qualité de secrétaire général de la wilaya d'Alger au moment des faits, a également été acquitté. Pour le reste des accusés, dont des responsables des directions des transports, certains ont écopé d'une peine d'une année de prison ferme assortie d'une amende d'un million de dinars et d'autres ont été acquittés. Le procès des propriétaires du groupe Condor, les frères Benhamadi, s'était déroulé, du 15 au 18 novembre dernier, avec la présentation de quelque quarante coaccusés au Pôle pénal financier et économique près le tribunal de Sidi M'hamed, à Alger. Ils étaient poursuivis, selon l'arrêt de renvoi, pour des chefs d'accusation liés à différentes affaires, dont notamment "blanchiment d'argent", "dilapidation de deniers publics", "incitation d'agents publics à exploiter leur influence pour l'obtention d'indus avantages" et "financement occulte de partis politiques". Outre les actionnaires du groupe, étaient également poursuivis dans cette affaire d'anciens responsables des secteurs de la santé, des transports, de la poste et des télécommunications, ainsi que de la Banque extérieure d'Algérie. Deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, avaient déjà été condamnés en première instance et en appel, dans l'affaire GB Pharma, à 5 ans de prison ferme pour "octroi de privilèges injustifiés au groupe Condor et à ses filiales, dont des facilitations pour la réalisation d'une usine de fabrication de médicaments". GB Pharma, qui était gérée par l'ancien ministre Moussa Benhamadi, décédé en prison en juillet 2020, avait bénéficié d'un crédit bancaire, d'exonération et des réductions en termes de taxes et d'impôts, et d'une concession de lot de terrain à la nouvelle ville de Sidi Abdellah, après son agrément en 2011. Président du conseil d'administration du groupe, Abderrahmane Benhamadi avait tout nié en bloc devant le juge, accablant l'ancien gestionnaire administratif de la filiale.