Les compagnons de Raïs M'bolhi n'ont pas déçu leurs fans, ils ont donné de la joie à tout un peuple durant trois semaines de compétition intense. Hier à Doha, l'Algérie a remporté la Coupe arabe de la Fifa après avoir assommé la Tunisie en finale à la faveur d'un petit chef-d'œuvre signé Amir Sayoud doublé d'un second but de Brahimi dans les ultimes souffles de prolongations doublement exaltantes. Bien qu'une bonne dizaine de minutes imposait, d'emblée, aux deux sélections de ne prendre aucun risque, round d'observation oblige, une première volée écrasée de Brahimi annonçait déjà un combat de haute intensité (2'). Une impression confirmée dès le quart d'heure de jeu par cette tête rageuse de l'imposant Ifa qui s'écrasait sur la transversale de Raïs M'bolhi (14'). Dans la foulée, Bounedjah, au prix d'un bel effort, récupérera la balle près du poteau de corner, mais coupable d'un dribble de trop, il s'en fait déposséder par Hannibal qui sert aussitôt Drager, lequel s'avance et place un enveloppé du gauche détourné d'une manchette par M'bolhi alors que le cuir semblait se diriger sous la barre (18'). Réactifs, les Verts se feront encore plus menaçants avec cet énorme raté de Meziani qui a vendangé une balle en or en ouvrant trop son pied alors qu'il avait été servi aux six mètres par Bounedjah. Un corner direct de Belaïli sur lequel le gardien tunisien montrera toute sa vigilance en repoussant la balle du genou confirmera, à cet instant précis de la demi-heure de jeu, l'équilibre des forces en présence (30'). Deux minutes plus tard, l'EN A' semblait être en mesure de prendre le dessus lorsque Belaïli embarque tout son monde sur le flanc gauche avant de servir Brahimi dans d'excellentes conditions, mais la tentative, en deux temps de l'ancien portista, sera contrée par Ifa (32'). Héritant de cette balle chaude, Bounedjah décrochera alors un tir à ras de terre qui passera à côté du montant gauche. Un joli mouvement à trois, Hannibal-Sliti-Mesakni permettra, par la suite, au dernier nommé de pivoter sur lui-même avant de déclencher une frappe qui enverra le ballon juste à côté de la base du poteau droit de Raïs M'bolhi (45'+3). La tendance de l'équité en matière d'occasions procurées s'étalera jusqu'en seconde période avec cette tentative de Benayada qui, recevant le ballon qui avait circulé entre une forêt de jambes dans la surface tunisienne, décrochera une frappe non cadrée (47'). Une main (collée au corps) de Sassi sur une autre incursion de Belaïli aurait pu permettre aux Verts d'obtenir un penalty, mais l'arbitre, orienté par la VAR, avait un tout autre avis (53'), refusant aux Verts une sentence qui paraissait indiscutable tout comme il ne donnera pas raison au même Belaïli, freiné dans sa course après un crochet et déséquilibré dans la surface des Aigles de Carthage (81'). Plus percutante et prenant depuis un bon moment un ascendant visible à l'œil nu, la troupe à Madjid Bougherra sursautera cinq minutes plus tard lorsque Bounedjah s'essayera au tir enveloppé, sans réussir néanmoins à attraper le cadre tunisien (58'). Un autre frisson, encore plus fort, parcourra la délégation algérienne à l'ultime minute du temps réglementaire lorsque sur un contre rapide comme l'éclair Jaziri, superbement décalé à droite, dans la surface, trouvera le moyen de ne pas cadrer sa tentative, envoyant son ballon à gauche du montant de M'bolhi, au grand soulagement des Verts, terrain et tribunes confondus (89'). Ne parvenant pas à se départager, les voisins nord-africains entameront alors les prolongations avec autant d'envie que d'imprécision, illustrées d'entrée par Sliti et Brahimi de chaque côté (92'). Mais comme un symbole, la délivrance viendra du pied gauche magique d'un élément qui aura passé le tournoi à ruminer sa frustration de n'avoir pas bénéficié d'un temps de jeu à la mesure de son immense talent, Amir Sayoud. Décalé plein axe par une subtile talonnade en mouvement de Bounedjah, le "Prince" a alors décroché une imparable frappe du gauche qui placera la balle dans la lucarne droite d'un Moez redevenu, l'instant de cet éclair, plein de génie, simple spectateur (99'). La puissante frappe de Benromdane (105'), boxée par M'bolhi, puis la volée du rentrant Ben Arbi, passant juste à côté, situaient la frustration des Tunisiens et leur envie de révolte, mais rien ne pouvait contester la nouvelle hégémonie des Verts sur le Monde arabe et priver les coéquipiers du soldat Benlamri d'une consécration mille fois méritée. Pas même la montée du gardien Moez sur l'ultime corner tunisien dont a profité Yacine Brahimi pour aller inscrire le second but algérien dans les bois vides aux ultimes instants de cette finale à suspense, comme pour conclure de la plus exaltante des manières l'épopée des Verts au Qatar.