Les joueurs algériens Mahrez, Ounas, Benacer, Feghouli, Benrahma, pour ne citer que ceux-là, ont déjà publié des posts sur les réseaux sociaux, informant qu'ils rejoindront la sélection nationale, histoire de se positionner dans ce conflit. Après les avertissements du forum des Ligues mondiales (WLM), c'est au tour du club italien de Naples de menacer carrément les sélections africaines en perspective de la coupe d'Afrique des nations, prévue à partir du 9 janvier au Cameroun. En effet, avec quatre joueurs sélectionnés, à savoir Kalidou Koulibaly (Sénégal), Adam Ounas (Algérie), Zambo Anguissa (Cameroun) et Victor Osimhen (Nigeria), Naples menace même ces sélections de poursuites en justice. "Compte tenu de la situation épidémiologique, il pourrait y avoir une action en justice, car ce tournoi enlève des ressources précieuses aux clubs. C'est un moment historique particulier, donc ce serait différent si nous avions confiance à 99% de la situation. Les clubs ont investi beaucoup d'argent pour recruter des joueurs comme Victor Osimhen, donc s'il devait être infecté, ce serait difficile à gérer", a déclaré l'avocat du club, Mattia Grassani, sur la chaîne CalcioNapoli24. Evidemment, cette menace est dénuée de tout sens juridique, pour la simple raison que selon les règlements de la FIFA, les clubs sont dans l'obligation de laisser les joueurs à la disposition de leurs sélections respectives 14 jours avant le début de la compétition, soit le 27 décembre au plus tard. "Le joueur doit être mis à disposition pour la période de préparation précédant une rencontre. La durée de cette période pour une compétition finale, dans le cadre d'une compétition internationale, est de 14 jours avant le match d'ouverture du tournoi", stipule la réglementation de la FIFA. En dehors d'un accord à l'amiable entre deux fédérations par clubs et sélection nationale interposés, cette loi doit être de rigueur. Jeudi, le WLM, organe représentant entres autres les clubs européens, avait annoncé que les équipes européennes vont conserver leurs internationaux africains jusqu'au 3 janvier prochain, soit à une semaine seulement de l'entame du grand tournoi africain. Le forum des Ligues mondiales estime que le délai de 14 jours semble "déraisonnable et disproportionnée" pour les clubs. Le même organe affirme avoir "saisi par écrit la FIFA et la CAF le mois dernier sans pour autant recevoir une réponse claire à ce sujet". La WLM estime, en outre, que toute sanction prise par la FIFA serait "abusive". "Nous estimons que la libération des internationaux africains commencera le 3 janvier", indique dans sa lettre le secrétaire général du WLF, Jérôme Perlemuter. Pour le moment, la FIFA qui a tout fait pour reporter cette CAN ne s'est pas exprimée officiellement à ce sujet. Son président, Gianni Intantino, a fait indiquer qu'il était favorable à un report de l'événement, avançant plusieurs arguments, à savoir l'incertitude concernant les infrastructures camerounaises, la dégradation de la situation sanitaire, l'émergence du variant Omicron en Afrique australe, la réticence des clubs européens à libérer leurs joueurs en hiver et un possible télescopage avec la Coupe du monde des clubs qui doit avoir lieu du 3 au 12 février aux Emirats arabes unis. Cependant, le comité exécutif de la CAF, réuni à Doha, en marge de la coupe arabe, a tranché en faveur du maintien de la CAN à partir du 9 janvier au Cameroun. Les joueurs africains, pris en otages, sont appelés donc à assumer leurs responsabilités, d'autant plus que les lois de la FIFA les protègent. Les Algériens Mahrez, Ounas, Benacer, Feghouli, Benrahma, pour ne citer que ceux-là, ont déjà publié des posts sur les réseaux sociaux, informant qu'ils rejoindront la sélection nationale, histoire de se positionner dans ce conflit. Patrick Vieira, le coach de Crystal Palace, a indiqué pour sa part qu'il n'interdirait jamais à un joueur de disputer la CAN, et a demandé plus de respect pour la CAN. "Je n'interdirai jamais un joueur de participer à la CAN. Je pense que cette compétition devrait être plus respectée. Cette compétition est aussi grosse qu'un championnat d'Europe", martèle l'ancien international Français. En mars 2021, Slimani avait donné l'exemple... En mars 2021, la Ligue de football professionnel française avait déjà décidé d'interdire aux joueurs internationaux étrangers, hors de UE/EEE, évoluant en France, de rejoindre leurs sélections respectives en raison de la situation sanitaire avant de faire machine arrière. Slimani, à l'instar d'autres joueurs, avait exprimé publiquement sa décision de rejoindre l'EN, bravant cette interdiction. Ce qui avait fait réagir le coach national Belmadi : "La belle manière de s'investir est d'avoir la même attitude en club et en équipe nationale. On a expliqué cela et on a fait comprendre aux joueurs que les résultats n'arrivent jamais sans un investissement plein de leur part. L'équipe nationale n'est pas un accessoire dans une carrière de joueur. Quand je vois un homme comme Zidane déclarer que l'équipe de France est la plus belle chose qui puisse lui arriver, sachant qu'il est actuellement au Real Madrid et sa carrière de joueur est derrière lui. C'est pour dire que l'équipe nationale doit être pour les joueurs le maillon fort d'une carrière, le centre d'une carrière. Pour beaucoup, ils l'ont compris. Pour d'autres, il s'avère que j'aimerais bien mettre en avant ce genre de truc, car ça me touche personnellement. Je prends le cas d'Islam Slimani qui évolue dans un grand club en France. Vous n'êtes pas sans savoir que le président de Lyon, Aulas, est une personnalité forte, et quand on voit Islam harceler la direction de Lyon pour aller en Zambie alors que l'EN est déjà qualifiée, je n'ai pas mieux comme exemple et je préfère m'arrêter là, car je n'aime pas porter tort aux autres. Slimani a été exemplaire, ce n'est pas le cas de tout le monde. Cette situation m'a permis de voir certaines choses, certains comportements mais la vérité, cela ne m'a pas plu." Les joueurs algériens évoluant en Europe seront regroupés demain à Paris pour s'envoler le jour même à Doha (Qatar) à bord d'un vol spécial, en vue du stage précompétitif, ultime étape préparatoire avant la Coupe d'Afrique des nations 2021. Le stage de l'équipe nationale doit débuter donc demain à Doha avec deux matches amicaux au menu contre la Gambie le 1er janvier et le Ghana le 5 janvier. Le départ pour le Cameroun est programmé pour le 6 janvier. Les coéquipiers de Riyad Mahrez seront hébergés à l'hôtel Onomo situé à Bonanjo (quartier administratif), tandis que leurs entraînements se dérouleront dans l'annexe sud du stade de Japoma, qui abritera les matchs du groupe E. L'Algérie évoluera dans le groupe E en compagnie de la Sierra Leone, de la Guinée équatoriale et de la Côte d'Ivoire. Les Verts entameront la défense de leur titre mardi 11 janvier 2022 à 14h (heure d'Alger) contre la Sierra Leone au stade de Japoma à Douala, avant de défier la Guinée équatoriale dimanche 16 janvier 2022 à Douala (20h), puis la Côte d'Ivoire jeudi 20 janvier 2022 sur le même stade (17h). Chaque équipe bénéficiera de 3 remplacements au cours du match, plus un quatrième lors des prolongations.