L'auteur et plasticien Sid-Ahmed Hamdad a publié, en septembre dernier aux éditions El-Amel, l'ouvrage "Djebel Robba" dans lequel il lève le voile sur un passé lointain, souvent méconnu de notre histoire. À travers cette publication, Sid-Ahmed Hamdad lève le voile sur un passé lointain, souvent méconnu et néanmoins riche en enseignements. L'ingénieur d'Etat, écrivain et plasticien revient sur la mystérieuse petite montagne au nom de Djebel Robba, située au sud de Sidi Bel-Abbès. "Robba était une religieuse chrétienne de l'Antiquité tardive, une Amazighe qui vécut au 5e siècle et hérita, après sa mort en martyr, de l'érection d'une basilique par ses coreligionnaires donatistes de Maurétanie césarienne", écrit l'auteur en reprenant la description faite par l'historien français Charles André Julien en 1999. La proximité du domaine familial à Sidi Bel-Abbès de la montagne est un élément important dans la recherche entreprise par l'auteur, qui s'appuie en outre sur les plans de leur ancienne propriété établis par le service de la topographie du département d'Oran en 1909. En parler dans ce livre, c'est aussi ressusciter une histoire commune, tombée au fil du temps dans une indifférence généralisée. Sur les lieux du monument, Sid-Ahmed Hamdad entreprend un travail qui allie histoire, archéologie et architecture pour percer les mystères de la sépulture, et de manière plus générale les coutumes funéraires retrouvées en Afrique chez les lointains descendants du Néolithique moyen. Adoptée par les Amazighs, "elle marquera l'immuabilité des traditions funéraires relatives à l'ensevelissement, que ce soit en Afrique du Nord ou au Sahara central". "Comme les tumulus, les bazinas (dont ce rapproche Djebel Robba) sont des sépultures anciennes de type autochtone, et caractéristiques des nécroples de l'intérieur, c'est d'elles que dérivent les grands mausolées nord-africains Medghacen, Tombeau de la chrétienne, Djedar, Gour, qui à des époques différentes, éloignées parfois de plusieurs siècles, montrent la conservation fidèle des formes architecturales berbères sous les 'chemises' punique, grecque ou romaine" . Les recherches de Hamdad avancent également que les "composants des étranges structures lithiques du grand rocher de Djebel Robba, virtuellement façonnées par la main de l'homme, relèvent d'une œuvre humaine". Elles furent édifiées, note-t-il encore, "en partie au cours des périodes du Néolithique, voire jusqu'à l'antiquité pour les Amazighs. Elles s'accordent avec ce que nous savons sur les sépultures préhistoriques, qui furent simplifiées avec la fin du Néolithique, et dont certaines continuèrent à subsister dans les mêmes nécropoles jusqu'à la période historique". De plus, une relation structurelle lierait Djebel Robba à une ancienne nécropole millénaire, à partir des observations faites sur ses ensembles lithiques. Elle serait donc le vestige d'un "espace mortuaire dont le souvenir s'était perdu", si le rapprochement est fait avec un autre élément qui a traversé les siècles et qui est la légende qui entoure le monument "et sa résonance dans l'espace pierreux de la petite montagne" qui cautionnerait selon l'auteur ce rapport.