Reconnu officiellement en 2018 comme fête nationale et jour férié, le nouvel an amazigh 2972, coïncidant avec le 12 janvier du calendrier grégorien, sera encore cette année célébré avec faste sur tout le territoire national, plus particulièrement dans la région de Kabylie où, en plus des traditionnelles cérémonies familiales et villageoises, de riches programmes culturels sont élaborés pour tout le long de la semaine allant du 8 au 13 janvier. C'est, entre autres, le cas dans la wilaya de Tizi Ouzou où tous les établissements culturels seront mis à contribution à l'effet de faire de cette célébration, placée sous le thème "Yennayer, socle national culturel et identitaire", un événement grandiose. Les activités de cette semaine de célébration débuteront ce samedi 8 janvier à la maison de la culture de Tizi Ouzou et au théâtre de plein air avec l'ouverture du marché de Yennayer qui permettra la redécouverte de nombreux produits du terroir et aussi l'écoulement des produits de l'artisanat des différentes régions du pays. Au menu de cette première journée, figure aussi le lancement de la réalisation de la fresque de Yennayer 2972 ainsi qu'une démonstration d'une célébration ancestrale, avec tous les rites d'autrefois, par l'association Yessis Idurar et le comité du village Tanalt, de la commune d'Imsouhal. En plus de l'animation folklorique prévue pour l'occasion, un salon du livre d'expression amazighe sera ouvert à compter du premier jour du début des célébrations. La particularité des festivités de cette année consiste en la participation de plusieurs wilayas hôtes, à savoir Tamanrasset, Khenchla, Alger, El-Bayadh et Oran, avec plusieurs associations et aussi des organismes publics tels que le Crasc, le CNRPAH et l'Office national du parc culturel de l'Ahaggar. Des organismes qui enrichiront cette manifestation à travers plusieurs activités, dont une exposition sur la reine Tinhinane, une autre sur l'histoire de Yennayer, une exposition illustrant la célébration de Yennayer dans la région d'El-Bayadh, une exposition de peinture portant des scènes de vie en Kabylie et une documentation variée qui permettra de revisiter les origines berbères des différentes régions du pays. La semaine sera également une occasion de présenter une rétrospective des diverses actions menées par le mouvement associatif pour valoriser le patrimoine culturel amazigh et aussi pour rendre hommage à Mohia et à d'autres dramaturges à travers une exposition de portraits et une séance de dessin qui sera assurée par des élèves de l'Ecole régionale des Beaux-Arts d'Azazga. Le théâtre Kateb-Yacine, qui abritera une partie de ces festivités, prévoit, pour sa part, le lancement de la troisième édition du concours de la meilleure production théâtrale en tamazight produite par les associations culturelles, alors que l'annexe de la maison de la culture d'Azazga abritera une grande exposition d'arts plastiques : dessin, peinture, bas-reliefs, plaques céramiques autour du patrimoine berbère. Pour la journée du 1er jour de Yennayer, soit le 12 janvier, c'est une série de conférences qui est prévue au petit théâtre de la maison de la culture avec de nombreux chercheurs et universitaires autour des origines de cette fête et du patrimoine berbère, matériel et immatériel. Parmi ces conférences figure celle intitulée "Du patrimoine amazigh oral au patrimoine écrit" et "Valorisation du patrimoine par le livre", qui sera animée par Rachid Oulebsir et Djamel Laceb. Des projections, des récitals poétiques et des ateliers divers, entre autres, sur "Tichrad" des Touareg, les motifs berbères de Kabylie, sur l'écriture amazighe, seront au menu de ces journées, qui seront clôturées le 13 janvier avec des déclamations poétiques, un défilé de mode et la récompense des lauréats des différents concours.