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Sera-t-il extradé ?
20 ANS DE PRISON FERME REQUIS CONTRE CHAKIB KHELIL JUGE PAR CONTUMACE
Publié dans Liberté le 02 - 02 - 2022

En fuite aux états-Unis, l'ancien ministre de l'énergie, Chakib Khelil, fait l'objet d'un mandat d'arrêt international qui, jusque-là, n'est pas exécuté. Dans l'attente du verdict de son jugement, mis en délibéré pour le 14 février, les autorités américaines accèderont-elles à la demande de la justice algérienne ?
Au deuxième jour du procès de l'affaire de la réalisation du complexe gazier d'Arzew, dans laquelle Chakib Khelil est le principal accusé, le procureur de la République près du tribunal d'Alger a requis la peine maximale de 20 ans de prison ferme contre Chakib Khelil, assortie d'une amende de 2 millions de dinars. Il a aussi réclamé la confiscation de ses biens immobiliers et mobiliers, ses comptes bancaires ainsi que ceux de sa famille, tout en confortant le mandat d'arrêt international lancé contre lui en 2019.
En outre, le représentant du parquet a requis une peine de 10 ans de prison ferme et une amende d'un million de dinars à l'encontre de l'ancien P-DG de Sonatrach, Mohamed Meziane, et aussi de son vice-président Abdelhafidh Feghouli. Il a aussi réclamé une peine de 4 ans contre Abbas Boumediene, directeur des affaires juridiques à Sonatrach, et de 3 ans assortie d'une amende de 200 000 DA à l'encontre du reste des accusés, à savoir des cadres des Douanes et des transitaires, avec confiscation de leurs biens immobiliers et bancaires.
S'agissant de Gilbert Bulato et Massimo Gallipoli Steal, représentants du groupe italien Saipem, le représentant du ministère public a requis une peine de 10 ans de prison ferme et une amende d'un million de dinars. Quant aux sociétés impliquées dans ce scandale, elles devront s'acquitter d'une amende du double des factures gonflées, soit l'équivalent en dinars de la somme de 9,67 millions de dollars.
"Le contrat a été préparé de façon à détourner de l'argent et le transférer à l'étranger, en utilisant la ficelle du transport maritime et la surfacturation", s'est exclamé le procureur, furibond. "Durant l'enquête il est clairement apparu qu'en comparant les factures de Saipem et les déclarations douanières il y a un grand écart", a-t-il précisé.
Dès le premier jour du procès déjà, le représentant du Trésor avait réclamé plus de 127 milliards de dinars à titre de dédommagement pour chacun des 40 accusés impliqués dans cette affaire, a rapporté l'APS.
"Khelil s'immisçait de tout"
Les représentants de la partie civile ont réclamé de la direction des Douanes la somme de 1 000 milliards de centimes. Quant à l'avocat du groupe Sonatrach, il a soutenu que ces "graves dommages" sont dus à "des manipulations des responsables qui étaient à la tête du groupe" et ont "entaché sa crédibilité et sa réputation". Selon lui, la convention de conciliation conclue, en 2018, avec la société Saipem permettait à Sonatrach de "demander de préserver les droits en matière d'indemnisations".
Comme leurs clients, les avocats de l'ancien P-DG de Sonatrach, Mohamed Meziane, et de son vice-président, Abdelhafidh Feghouli, ont adopté la même ligne de conduite dans leurs plaidoiries : tout mettre sur le dos de Chakib Khelil. "À l'époque, le ministre de l'énergie avait décidé de scinder le projet en plusieurs parties. Mon client est un être humain. Qui, à l'époque, pouvait dire non à Chakib Khelil ? Il ne serait pas resté une heure à son poste ! Il s'immisçait dans tout", a lancé Me Chitt, avocat de l'ancien P-DG de Sonatrach, avant de solliciter la clémence du juge pour son client en prononçant son acquittement.
Pour sa part, Me Miloud Brahimi a loué le "courage" de son client, Abdelhafidh Feghouli, qui, selon lui, avait "refusé une instruction venue d'en haut" : "Le responsable émirati de Petrofac était venu à bord d'une voiture de la Présidence, sous escorte de motards. Mais Petrofac n'a pas obtenu le contrat." Et d'ajouter : "Ce contrat n'a rien d'exceptionnel. Aujourd'hui, le projet marche et continue de marcher (...) c'était Mekki Henni (ex-chef de département des études et développement de Sonatrach Aval), qui a négocié de A à Z le contrat. Mon client n'a joué aucun rôle."
Un autre avocat d'Abdelhafidh Feghouli a rappelé le contexte dans lequel l'affaire a été déclenchée en 2008, à savoir la "guerre'' entre l'ancien ministre de l'énergie, qui était derrière la loi sur les hydrocarbures, et les Services, insinuant ainsi que c'est une affaire de règlement de comptes : "On ne doit pas oublier qui est Chakib Khelil !"
Quant à l'avocat de Abbas Boumediene, il a soutenu que son client n'était pas directeur des affaires juridiques de Sonatrach, mais juriste seulement. Il ne s'explique pas comment son client est cité comme "président de la commission d'ouverture des plis" alors qu'il ne l'a présidée qu'une seule fois, en remplacement de son vrai président.
Pour rappel, les accusés sont poursuivis pour les délits de "dilapidation de deniers publics", "abus de fonction", "conclusion de marchés publics contraires à la réglementation en vigueur", notamment lors de la conclusion du marché pour la réalisation du complexe gazier d'Arzew en 2008, lors duquel le groupe italien Saipem a été privilégié, sur instruction de Chakib Khelil, au détriment de la société émiratie Petrofac, qui avait pourtant présenté une meilleure offre.
Après les plaidoiries des avocats, le juge a donné la parole aux accusés, leur demandant de prononcer un dernier mot. "Je ne ferais jamais de tort à l'Etat algérien car je suis issu de la famille révolutionnaire", a soutenu Abdelhafidh Feghouli, ému. En attendant le verdict, mis en délibéré pour le 14 février prochain, Chakib Khelil continue de couler des jours tranquilles en Amérique. Sera-t-il un jour extradé et remis à la justice algérienne ? C'est à cette aune que l'on pourra mesurer l'importance de la coopération judiciaire entre Alger et Washington.

Arab C.


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