Les élections sénatoriales qui se sont déroulées samedi ont conforté la présence du FLN et du RND et, à un degré moindre, des indépendants, dans les institutions élues. Selon les résultats préliminaires annoncés hier par le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie), le parti du Front de libération nationale conserve sa place sur la plus haute marche du podium des partis politiques qui ont participé au scrutin portant renouvellement des membres du Sénat. Il a obtenu 26 sièges sur les 68 mis en jeu. Comme lors des précédents scrutins, il est talonné par les indépendants qui ont gagné 13 sièges. Le Rassemblement national démocratique (RND) est arrivé à la deuxième place (11 sièges), suivi d'El-Bina et d'El-Moustakbal avec 5 nouveaux sénateurs chacun. Du côté de l'opposition, le Front des forces socialistes (FFS) n'a pas réussi à sortir de son fief de Kabylie, puisqu'il n'a obtenu que les deux sièges de Tizi Ouzou et Béjaïa. À Alger, le parti fondé par Hocine Aït Ahmed n'a pas profité du soutien de la direction du FLN qui a demandé à ses cadres de porter leur choix sur le candidat du FFS. Finalement, le siège de la capitale est revenu au parti Sawt Echaâb, qui compte deux sénateurs. Chez les islamistes, El-Bina a obtenu 5 sièges, et son frère ennemi, le Mouvement de la société pour la paix (MSP), n'a obtenu qu'un seul siège, qui s'ajoute à celui qui est déjà en poste. Ce qui réduit la présence des formations islamistes à leur simple expression. En plus des 48 sièges des anciennes wilayas qui enverront chacune un nouveau membre au Conseil de la nation, les 10 nouvelles wilayas seront représentées par deux sénateurs chacun au sein de la Chambre haute du Parlement, qui comptera ainsi 20 nouveaux parlementaires. Ces résultats confirment donc que malgré les affirmations des autorités portant sur le renouvellement de la classe politique, rien ne change dans le ciel politique algérien. Critiqués, vilipendés et voués aux gémonies, ces partis n'ont pas disparu pour autant. Malgré les crises, ils résistent aux sables mouvants. Après avoir envahi l'Assemblée populaire nationale, où ils disposent d'une confortable majorité en compagnie d'autres partis du pouvoir, le FLN et le RND ont également fait le plein lors des dernières élections locales. Profitant dans les deux scrutins d'un taux d'abstention record, ils reviennent sur le devant de la scène politique, donnant ainsi l'impression de ressusciter l'ère Bouteflika. Malgré ces résultats, le pouvoir a pris le soin de ne pas associer ces deux partis à la composition du gouvernement. Seuls quelques ministres figurent dans l'actuel Exécutif. Le pouvoir voulait peut-être donner l'impression de ne pas vouloir réhabiliter des formations politiques dont les noms sont associés à l'ère Bouteflika.