D'humiliation en humiliation depuis la réélection de Mourad Meziane en juillet 2004, le Mouloudia d'Oran a vécu, mercredi et jeudi derniers, deux de ses plus noires journées d'existence. Ces 48 heures de “folie” sont la conséquence directe de l'incompétence du trio Meziane-Lebbah-Benyoucef qui, contrairement à ce que tentaient certains “éternels optimistes” et autres opportunistes de faire croire à l'opinion publique, a mené le club d'El Hamri à un niveau de médiocrité jamais atteint auparavant. Refoulé de Aïn Témouchent, d'Arzew, de Sig et de Béthioua, le MCO était, jusqu'à mercredi en fin d'après-midi, sans stade où accueillir l'USMB. C'était la panique générale. Il aura fallu l'intervention salutaire du wali, nous dit-on, pour que les responsables du stade Ahmed-Zabana acceptent, enfin, de “recevoir” le MCO. Une correspondance urgente du plus haut magistrat de la wilaya à la LNF aurait ainsi permis au Mouloudia de trouver enfin un terrain et éviter de justesse un forfait inédit. Ce n'était, toutefois, que le début du cauchemar puisque l'équipe, encadrée par l'entraîneur Henkouche et Benyoucef Boutkhil, n'a pu, à 17 heures, entrer en mise au vert à l'hôtel Président. La délégation mouloudéenne a, en effet, été chassée dudit établissement en raison d'une facture impayée. Le dirigeant Benyoucef a alors indiqué aux joueurs que la meilleure solution était que chacun regagne son domicile, leur fixant rendez-vous pour jeudi à 10 heures, à l'entrée du complexe des Castors. Puisque Meziane n'a pas du tout branché ou essayé de faire quelque chose, ne se manifestant même pas alors que le MCO risquait le forfait, et que Lebbah Arezki, se rendant compte de la grave bêtise qui a été faite, a encore une fois sorti son histoire de démission, des proches supporters et anciens dirigeants du club ont alors décidé d'agir et de ne pas laisser mourir le MCO. Ces personnes que l'histoire retiendra comme celles qui ont évité une catastrophe au Mouloudia se nomment Chaïb Draâ (ex-responsable du comité de supporters), Abdelkader Benabbou (ex-manager général du club), Hassen Kalaïdji (ex-dirigeant), Mohamed Cheikh (ex-dirigeant), Youcef Djebbari (ex-président du MCO) et Baroudi Bellellou (manager de Daoud B.) Prenant à leurs frais l'hébergement et la restauration des joueurs, et s'étant occupé de la billetterie, ces “dirigeants d'urgence” ont réussi à sortir du coma une équipe dont la composante était démotivée et démobilisée. Henkouche, qui en a vraiment eu marre de cette “mal-vie” mouloudéenne et qui a passé la nuit chez lui à Mascara, est revenu pour donner un coup de main à l'équipe la même matinée. Mais après avoir constaté que le choix des joueurs s'est fait sans lui, Henkouche a décidé, une fois pour toutes, de ne plus revenir. “Comme je vous l'ai déclaré mardi, j'ai démissionné à Bordj Bou-Arréridj. Je vous ai tout raconté en détails (ndlr : voir l'édition de mercredi). Mais, prié de rester au chevet de l'équipe, j'ai assisté en tenue de ville à l'entraînement de mercredi. Mais après l'épisode de l'hôtel et tout ce que j'ai vécu, j'ai décidé de prendre un réel recul. Je ne reviendrai pas sur ma décision. Je n'ai d'ailleurs même pas assisté à la rencontre. J'ai fait mon possible et travaillé avec dévouement. Mais j'ai tellement encaissé que je ne pouvais accepter ni tolérer personne”, nous dira, sur ce point précisément Mohamed Henkouche contre le retour duquel quelques joueurs-cadres de l'équipe se sont opposés jeudi matin, a-t-on appris de source sûre. A. Karim