Manque flagrant d'encadrement et absence de structures d'accueil. Certains modules ne sont toujours pas enseignés. Les départements de l'Institut des langues étrangères de l'université de Sétif, qui comptent plus de 4 000 étudiants, sont, à l'heure actuelle, devenus pratiquement ingérables. Le problème majeur étant le manque flagrant d'encadrement et l'absence de structures d'accueil. Voir des enseignants suivis de leurs étudiants à la recherche d'une salle libre est devenu un spectacle banal, et quand la fameuse salle est “introuvable”, les étudiants sont lâchés dans la nature et ce, quotidiennement. Certains modules n'ont jamais été enseignés à cause de ce sempiternel problème d'indisponibilité. Le département d'anglais est livré à lui-même, et au moment où nous écrivons ces lignes, il n'a toujours pas de responsable, l'ancien ayant remis les clefs car la situation était devenue intolérable pour lui et il ne disposait d'aucun moyen pour y remédier. Le chef du département de français, à titre d'exemple, ne dispose même pas de bureau, ni de ligne téléphonique et encore moins d'une secrétaire. Aberrant ! Seule sa conscience le retient encore. Etudiants et enseignants se sont rapprochés de notre bureau pour dénoncer la gestion de cet institut. Pour les étudiants, “le critère de recrutement des enseignants ne répond à aucune norme pédagogique. Des licenciés n'ayant jamais enseigné sont recrutés et les programmes ne répondent à aucun programme sérieux ; le même module est enseigné selon le bon vouloir du prof, sans aucune coordination ni uniformité. Certains enseignants expérimentés sont partis car n'ayant pas été rémunérés en tant que vacataires depuis deux ans. De plus, les contrôles effectués et les notes remises sont faits à la tête du client. La consultation des copies n'existe pas, malgré la réglementation”, nous affirment des étudiants, preuves à l'appui, et les “contestataires sont punis !”, ajoutent-ils. L'ILE de Sétif dispose de salles aux vitres brisées depuis des années, des portes sans verrous, pas de toilettes pour les profs et les locaux sont d'une saleté repoussante. Peut-on imaginer un institut sans laboratoires de l'enseignement des langues, de phonétique et autres exercices phonologiques ? Contacté, le doyen nous a affirmé que “le matériel existe, mais il ne sera installé que la prochaine saison universitaire dans le nouveau site d'El Bez qui dispose de toutes les infrastructures adéquates. En attendant, il compte transférer les étudiants de première année au CFA afin d'alléger un tant soit peu l'ILE”. Nous n'omettrons pas de signaler le zèle de certains enseignants qui n'hésitent pas à renvoyer leurs étudiants pour quelques minutes de retard. Ces derniers résident à une cinquantaine de kilomètres de l'université et dépendent de l'horaire des bus qui brillent par leur non-ponctualité. Dans la matinée d'hier, des étudiants de la filière ont observé un arrêt des cours durant deux heures. Farid Benabid