Hocine Ouaddah demande aux nouveaux élus de tourner la page du passé pour être à l'écoute des attentes des citoyens. “L'anarchie doit cesser”. De passage dans la commune de Draâ Ben-Khedda où il a installé, hier, le nouveau maire, le wali de Tizi Ouzou, Hocine Ouaddah, n'a pas fait dans la dentelle pour critiquer la mauvaise gestion de certains élus qui ont eu à gérer les affaires de la collectivité. “Ce n'est pas normal qu'une grande ville comme la vôtre soit sans éclairage public. Et toutes ces décharges publiques à chaque coin de rue !” Le tableau dressé par le premier magistrat de la wilaya est peu reluisant. Il ne manquera pas aussi de dénoncer les constructions illicites qui poussent çà et là, l'envahissement des artères par des commerçants ambulants, en bref, le visage hideux qu'offre la cité des cigognes. “La première mission de l'assemblée populaire communale est de mettre un peu d'ordre. La municipalité doit retrouver son lustre d'antan”, a-t-il martelé. Lors de la cérémonie d'investiture du président d'APC FFS, en l'occurrence, M. Meraoui Mohamed décoré d'une écharpe aux couleurs nationales, ce dernier prendra la parole pour réitérer sa promesse consistant en une gestion saine et démocratique de son institution. “Nous œuvrerons pour la redynamisation de notre commune qui agonise”. Pour étayer une facette du mal qui ronge la société, il dira en s'adressant au wali : “À Draâ Ben-Khedda, nous avons recensé des dizaines de personnes qui ont plus de 50 ans et qui n'ont pu fonder un foyer. Des familles font leurs besoins dans des sachets faute d'assainissement. D'autres ont soif. Elles ne disposent que de cinq litres d'eau par jour. Aidez-nous à trouver des solutions à ces problèmes”. Après avoir écouté avec attention le constat du nouveau maire, M. Ouaddah rétorquera : “95% des points que vous venez de soulever sont à la portée de la commune”. Et d'ajouter : “Nos collectivités ont les moyens de leur politique. Il faut commencer d'abord par récupérer ses dûs, le reste, l'Etat le complétera”, suggéra le wali de Tizi Ouzou. Selon lui, les ressources de la commune proviennent des impôts fiscaux et parafiscaux. “Tous ceux qui doivent payer l'impôt ne le font pas”, fera-t-il remarquer à ce sujet. “Il y a l'argent et un patrimoine communal à revaloriser. L'Etat est là pour apporter l'appoint”, rassure le même intervenant. Il a indiqué, par ailleurs, que les élus à l'assemblée communale ont leurs prérogatives entières. “Toutes les approbations commencent par les APC”. “Les élus sont la pierre angulaire dans le développement de la collectivité”. Défendant l'action du gouvernement pour venir en aide aux couches défavorisées, notamment dans le secteur de l'habitat, M. Ouaddah révélera que la wilaya de Tizi Ouzou a bénéficié de 20 000 aides à l'autoconstruction. Poursuivant l'opération d'installation des assemblées communales, issues du scrutin du 24 novembre dernier, le wali de Tizi Ouzou s'est rendu dans deux autres communes, à savoir, Béni-Douala et Maâtkas. À Béni-Douala où le parti de Hocine Aït Ahmed a remporté 6 sièges sur les 11 à pourvoir, la présidence a été “confiée” pour un deuxième mandat à Fekhar Amar. L'installation du maire, qui a eu lieu à la bibliothèque municipale, s'est déroulée dans une ambiance conviviale. Très modeste, M. Fekhar a promis devant une forte assistance venue l'acclamer qu'il travaillera dans l'intérêt du citoyen, dans les principes de la démocratie. Il aura à partager l'assemblée avec le RCD et le FLN (2 sièges pour chaque parti) et le RND qui n'a réussi à imposer qu'un seul élu. La même cérémonie s'est répétée à Maâtkas. Ici, c'est également le FFS qui trônera sur l'assemblée grâce aux 5 sièges sur 11 qui sont revenus à ce parti d'opposition. Le FLN et le RND ont obtenu respectivement 4 et 2 sièges. Prenant la parole, Khermouche Slimane, fraîchement élu, a plaidé pou r une gestion participative des affaires de la commune. A. T.