La ville d'Ighzer Amokrane a vu, ce jeudi, le lancement de la 11e édition du Festival national de théâtre Malek-Bouguermouh qui se déroule du 22 au 29 décembre. Comme il fallait s'y attendre, l'événement a débuté avec des prises de parole et des témoignages sur la vie et l'œuvre de l'homme de théâtre Malek Bouguermouh, tragiquement disparu le 10 décembre 1989 dans un accident de la circulation. Cet enfant d'Ouzellaguène, qui a consacré sa vie à l'art et à la culture, est également le frère du non moins célèbre Abderahmane, cinéaste, qui est entré dans l'histoire pour avoir, entre autres, réalisé La Colline oubliée, premier film en berbère. Ces émouvants témoignages ont été suivis d'une représentation d'une jeune troupe d'enfants appelée Ikhoulaf. Organisé par l'association la Coopérative théâtrale des jeunes d'Ighzer Amokrane, avec le concours de l'APC et de quelques mécènes, ce festival, à caractère national, regroupe une dizaine de troupes venues d'horizons divers : Constantine, Bordj, Tizi Ouzou, Sidi Bel-Abbès, Oran, Oued Souf, en plus des troupes locales de Tazmalt, Seddouk et Béjaïa. S'exprimant en arabe et en berbère, elles se produisent chaque soir, pratiquement à guichets fermés, dans l'amphithéâtre de la Maison de jeunes d'Ighzer Amokrane. Il faut signaler que tout le mérite de ces joutes théâtrales revient au principal organisateur, l'ACTJIA, une association sans grands moyens mais dont les membres, à l'exemple de Boukhlifa Tarek, le secrétaire général, se démènent comme de beaux diables pour assurer la logistique afin que tout se déroule dans les meilleures conditions et, surtout, pour que le théâtre et la culture retrouvent un droit de cité dans la ville de Bouguermouh. Djamel Alilat