Un conseil interministériel se tiendra prochainement pour examiner le projet “Ousratic” prévoyant un PC pour chaque foyer algérien. Ce conseil sera présidé par le chef du gouvernement et étudiera les différentes entraves rencontrées dans la mise en œuvre de cette opération. C'est ce qu'a indiqué M. Boudjemaâ Haïchour, ministre de la poste et des Technologies de l'information, hier, au forum d'El-Moudjahid. L'opération “Ousratic” a connu, selon M. Haïchour, un début très timide puisqu' “il y a eu effectivement des lenteurs dans le traitement des dossiers au niveau de certaines banques”. Le ministre a déclaré que “l'attitude des banques publiques est normale car il n'y a pas d'apport personnel, et elle travaille conformément aux règles prudentielles dans la gestion des crédits”, tout en soulignant dans la foulée que “les derniers scandales bancaires ont suscité une certaine frilosité au niveau des banques”. Il a affirmé qu'“on a contacté les responsables des banques publiques et le ministère des finances pour étudier avec eux les différents problèmes liés à la mise en œuvre de l'opération Ousratic”. Cette opération permettra, selon le ministre, de générer un marché de 400 milliards de DA, soit l'équivalent de 4,5 milliards de dollars d'ici 2010. Le ministre a affirmé que “92 000 PC ont été potentiellement acquis à fin décembre 2005 dans le cadre de l'opération Ousratic”. Il n'a pas précisé si les 92 000 PC ont été livrés réellement aux citoyens ou commandés. Il a reconnu que “certaines banques restent encore très lentes”. Il a soutenu, également : “On a conclu un accord avec le ministère de l'énergie pour permettre aux travailleurs d'acquérir des PC via les commissions des œuvres sociales.” Ceci dit, le ministère compte atteindre, selon M. Haïchour, un taux de connectivité Internet de 20% et un taux de pénétration du PC de 40% avec 6 millions de PC d'ici 2010. Interrogé sur le problème d'interconnexion entre Algérie Télécom et Orascom Télécom Algérie, il a rappelé que “l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications est une institution souveraine et indépendante dans ses décisions et les opérateurs ont le droit de faire appel au Conseil d'état s'ils ne sont pas satisfaits des décisions de l'ARPT”. Et d'ajouter : “le ministère veille sur le respect de la loyauté dans les relations commerciales entre les opérateurs.” Concernant l'ouverture du capital d'Algérie Télécom, il a précisé que “l'opération se déroule normalement, et on va prendre toutes les précautions nécessaires pour sa réussite, mais le seuil d'ouverture du capital sera arrêté en concertation avec le syndicat”. Il a relevé que “40 opérateurs étrangers sont intéressés par une prise de participation dans le capital d'Algérie Télécom” ,sans divulguer l'identité de ces opérateurs. L'opérateur historique Algérie Télécom aura besoin de 6 milliards de dollars pour le rendre plus performant et compétitif, avouera-t-il. Le secteur des télécommunications a enregistré, selon lui, près de 5 milliards de dollars dont 4 milliards de dollars d'investissements directs étrangers. Pour M. Boudjemaâ Haïchour, “le marché de la téléphonie mobile est limité, aujourd'hui, à trois opérateurs, et il n'est pas encore saturé”. Ce marché totalise, actuellement, 13,7 millions d'abonnés dont 7,2 millions pour Djezzy, soit 53,27% de parts de marché, 4,9 millions pour Mobilis et 1,4 million pour Nedjma, soit 10,1% de parts de marché. Selon les statistiques du ministre, le marché de la téléphonie passera de 3,2 millions d'abonnés en 2005 à 7 et 8 millions de clients respectivement en 2008 et 2010. Le marché du mobile atteindra 20 millions d'abonnés d'ici 2008 avec une télédensité de 57% contre 22 millions d'abonnés en 2010 avec une télédensité de 61%. Le nombre total d'abonnés sera respectivement de 27 et 30 millions en 2008 et 2010. La télédensité téléphonique globale est estimée, selon le ministre, à 83% en 2010. Algérie Poste manipule 15 000 milliards de DA et reçoit 1 million de citoyens par jour dans 3 300 bureaux à travers le territoire national, dira-t-il. Elle gère près de 7,9 millions de comptes CCP et 3,7 millions de comptes épargne à fin décembre 2005. Faïçal Medjahed
