Durant cinq jours, de lundi à vendredi derniers, des orthopédistes de plusieurs wilayas du pays n'ont pas manqué le rendez-vous pour suivre un cycle d'enseignement sous la direction de l'éminent professeur assisté de spécialistes venus exposer les dernières techniques dans le domaine de la microchirurgie. Sur 45 patients examinés, deux cas jugés dignes d'intérêt pour la science ont été opérés. Une fille de 21 ans et un jeune homme de 32 ans. Pour ce dernier, c'est une première en Algérie. Souffrant d'un traumatisme occasionné depuis trois ans, le patient a saisi le Pr Oberlin sur la possibilité de le faire opérer de ce qui s'est avéré être une paralysie du plexus brachial. Il avait même décidé de vendre ses biens pour aller en France bien que d'origine modeste. Il reçoit un avis de prise en charge au niveau du service orthopédique de l'hôpital de Ben Aknoun, une occasion inattendue pour lui sachant qu'une journée d'hospitalisation en France coûte pas moins de 1 000 euros. Alors que ce patient n'avait pratiquement pas de chance de guérison, sa main a été sauvée au bout d'une intervention qui a duré 8 heures. Le Pr Oberlin a fait savoir qu'à l'instar des cycles précédents, celui-ci s'est déroulé dans des conditions idéales. Une quinzaine de spécialistes algériens suivent actuellement cette formation ; les premiers diplômés seront connus l'année prochaine. La formation est d'une durée de 60 heures. Optimiste quant à la réussite de cette louable initiative, le Pr Oberlin a déclaré que “dans cinq ans, on pourra prétendre à un enseignement de haut niveau”. Pour sa part, le Dr Zoubir Belkhiar, un des proches collaborateurs du Pr Oberlin, se dit très satisfait des résultats obtenus à chaque intervention. Il regrette, toutefois, le manque de volonté de la tutelle à encourager ce genre d'initiative visant avant tout à éviter des prises en charge onéreuses aux patients. “Toute contribution est la bienvenue. À défaut, nous continuerons notre œuvre dont nous sommes sûrs de la réussite car nous demeurons sincères pour la bonne cause”, dira-t-il. L'on apprendra que des spécialistes marocains sont prêts à profiter de cet enseignement en Algérie car moins coûteux pour eux que de le suivre en France. De son côté, le Pr Abderrahmane Benbouzid, chef de service orthopédie à l'EHS de Ben Aknoun, souhaiterait que la tutelle accorde à sa structure l'acquisition de cinq microscopes d'entraînement et l'ouverture d'un laboratoire à mettre au service de la microchirurgie orthopédique. Il est vrai que la volonté est manifeste, il suffit pour la matérialiser d'une contribution à même d'assurer la pérennité de ce type de formation. Les mécènes et les bienfaiteurs existent, certes, et auxquels l'on doit en partie la réussite d'une telle action mais l'apport de l'Etat est vivement souhaité. Question de prestige. A. F.