Cette quantité de produits se trouvait dans deux conteneurs, alors que trois autres renfermant également des produits de cosmétiques ont pu être sortis du port d'Oran, par l'importateur qui est actuellement recherché. Les produits cosmétiques contrefaits et toujours bloqués au port d'Oran, en attendant la poursuite de l'enquête, concernent essentiellement deux marques : L'Oréal et Sunsilk. 15 t de ces produits sont composés de flacons de Gel FX l'Oréal, et 18 t de crème coiffante Sunsilk, une marque qui appartient au groupe Unilever qui a investi à Oran en lançant une unité de production de produits cosmétiques, entre autres. La valeur totale déclarée en douane par l'importateur de ces 33 t de produits contrefaits est de plus de 11 000 dollars, soit plus de 880 000 DA, alors que, nous dit-on, un conteneur de produits cosmétiques a une valeur dépassant le milliard de DA selon les prix du marché. La contrefaçon est si parfaite qu'il est presque impossible de la déceler, alors que l'origine du produit est bien indiquée : la Chine. Les représentants en Algérie des deux marques L'Oréal et Sunsilk ont transmis à la Direction régionale du commerce des attestations prouvant que pour l'un comme pour l'autre, ils ne possédaient pas d'usines de fabrication pour ces produits en Chine. Des plaintes vont être déposées au niveau de la justice par les propriétaires des marques contrefaites. Plus grave, l'importateur n'a pu être localisé au niveau de l'adresse indiquée sur son registre du commerce ; il serait actuellement recherché pour, d'une part, localiser les trois conteneurs qui ont pu sortir du port et, d'autre part, pour répondre des nombreuses atteintes à la réglementation dans cette affaire, comme nous l'a expliqué notre interlocuteur. Les infractions sont, entre autres,“fausse déclaration d'origine, imitation de marque et de signe distinctif, contrefaçon selon le code des douanes et la loi 04-02 relative à la pratique commerciale, tromperie sur la qualité, absence de déclaration préalable de conformité…” Par ailleurs, le fait que l'importateur n'a pu être localisé est encore considéré comme une infraction dite “obstruction au contrôle”. À l'heure où l'Algérie veut poursuivre ses négociations avec l'OMC pour son adhésion, cette simple affaire de contrefaçon en dit long sur l'impact économique et politique de ce phénomène et de ses répercussions en général F. Boumediene