L'institution d'un cadre réglementaire spécifique s'avère indispensable. Le premier forum international de la franchise, qui s'est tenu du 3 au 5 février, “peut être qualifié de succès dans la mesure où son objectif était de présenter et promouvoir une pratique encore peu répandue en Algérie”, souligne dans un compte rendu la Commission économique de l'ambassade de France à Alger. Selon la commission économique, “la quasi-totalité des franchiseurs présents ont évoqué l'ouverture dès 2006 de plusieurs enseignes à Alger et en province, ce qui démontre l'attrait du marché algérien pour les marques internationales dans un contexte de climat des affaires”. Le cadre réglementaire algérien en matière de franchise a été au centre de débats organisé en marge du salon. Le secrétaire général, M. Omar Boularak, a annoncé d'ailleurs qu'une élaboration d'un cadre réglementaire spécifique à la franchise serait entreprise courant 2006 avec la contribution des professionnels. “Toutefois, l'exposé des expériences sénégalaises et marocaines a démontré qu'un cadre réglementaire strict n'était pas une condition sine qua non à l'expansion de cette pratique. À l'instar de la réglementation française, ces pays n'ont pas adopté de législation propre à la franchise et se reposent sur le droit des contrats tel qu'il existe, ainsi que sur un code de déontologie. Dans ces deux pays où la franchise s'est développée à partir de 2000, les experts marocains et sénégalais ont souligné l'importance de s'appuyer sur plusieurs années d'expérience de cette pratique au niveau national afin de pouvoir légiférer en prenant en compte les spécificités locales”, rapporte la mission économique de l'ambassade de France. La réussite de Carré-Blanc, présent en Algérie depuis environ un an, note le compte rendu de la commission économique de l'ambassade de France, “a étayé l'argument selon lequel une réglementation ad hoc n'est pas indispensable au bon fonctionnement du système de la franchise ; l'adoption d'un cadre législatif spécifique permettrait cependant de rassurer les franchiseurs désireux d'investir le marché algérien”. L'absence de la Banque d'Algérie aura pesé sur le déroulement du forum, “bien qu'une intervention eût été programmée initialement”. “Cette absence est à regretter compte tenu du contrôle des changes exercé par cette institution, pratique influençant directement le système de franchise en surveillant les rémunérations du franchiseur sous forme de royalties, de prestations de services ou de droits d'entrée”, écrit le réacteur du compte rendu. C'est que, selon la mission économique de l'ambassade de France à Alger, “bon nombre de franchiseurs appartenant notamment au secteur du prêt-à-porter se contentent simplement d'écouler chacune de leur collection auprès des franchisés ; la rémunération du franchiseur n'intervient donc qu'à travers la marge dégagée de la vente des stocks de marchandises”. En dépit des insuffisances, on relève le faible nombre de franchiseurs présents (une quinzaine d'enseignes pour cette première édition) et l'affluence peu importante en termes de public), le premier forum international de la franchise aura au moins le mérite de lancer le débat sur une pratique encore nouvelle en Algérie. Une association des franchiseurs algériens et née, destinée à être la plate-forme de la future fédération algérienne de la franchise, structure nécessaire à l'existence d'un réseau national organisé sur le plan juridique et économique. Selon la mission économique de l'ambassade de France et les organisateurs, un second salon devrait avoir lieu entre juin et septembre 2006 à Alger et devrait réunir environ 150 enseignes. Synthèse M. R.