C'est, hier matin, que Moumouh Abrika et Lounès Ould Brahim, tous deux délégués de la Coordination des villages et quartiers de la commune de Tizi Ouzou, et Nafaâ, délégué de Fréha (Ath Jennad), ont été auditionnés par le juge d'instruction près le tribunal de Tizi Ouzou. Pour rappel, les trois délégués avaient été arrêtés le 29 décembre dernier, lors d'un sit-in populaire au rond-point de la ville, près de l'ex-brigade de gendarmerie, sit-in qui avait été déplacé du tribunal et qui avait pour mot d'ordre d'exiger la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus du mouvement citoyen, d'une part, et la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El-Kseur, explicitée à Larbaâ Nath Irathen, scellée et non négociable, d'autre part. Après audition des trois délégués, le juge d'instruction a pris la décision de maintenir le contrôle judiciaire biquotidiennement, les dimanches et mercredis. Dans la même journée, à Azzefoun, cinq prévenus ont été présentés devant le juge près le tribunal d'Azazga, pour répondre de quatre chefs d'inculpation “attroupement armé”, “attroupement non armé” “incitation à attroupement” et “atteinte à l'ordre public”. Le procureur de la République a requis six mois de prison avec sursis et cinq mille dinars d'amende pour chacun des prévenus qui, pour rappel, avaient été arrêtés la veille des élections locales lors d'un rassemblement populaire auquel avait appelé la coordination locale d'Azzefoun pour appeler au rejet des élections locales du 10 octobre 2002, avant d'être relâchés quelques jours plus tard. C'était donc des prévenus libres qui se sont présentés, hier, au procès. Les avocats du collectif de la défense des détenus du mouvement citoyen ont axé leur plaidoirie sur l'absence de preuves matérielles d'une part, et sur l'aspect politique de l'affaire, d'autre part. La juge du tribunal a mis l'affaire en délibéré et le verdict ne sera rendu que 12 mars prochain au tribunal d'Azazga. La semaine prochaine, c'est Bélaïd Abrika qui sera présenté samedi prochain devant le juge d'instruction au tribunal de Tizi Ouzou pour être entendu dans le fond dans une affaire de kidnapping et de tentative d'assassinat d'un dialoguiste de Fréha. Un rassemblement est prévu simultanément devant le tribunal de Tizi Ouzou auquel a appelé la Coordination des comités des villages et quartiers de la commune de Tizi Ouzou, pour exiger la libération de tous les détenus du mouvement citoyen. La même coordination a appelé la population à venir nombreuse au meeting qui se déroulera à partir de 14h au quartier les Genêts, samedi également, donc après le rassemblement prévu dans la matinée. Le jour de l'Aïd, une autre manifestation à l'attention des détenus sera organisée devant la maison d'arrêt de Tizi Ouzou à laquelle tous les délégués de la CADC seraient présents ainsi que de nombreux citoyens solidaires des détenus. K. S. TINEBDAR (SIDI-AICH) Deux délégués auditionnés Quatre animateurs dont deux délégués du mouvement citoyen originaires de la commune de Tinebdar ont été auditionnés, hier matin, par le magistrat instructeur près le tribunal de Sidi-Aïch, suite à une plainte déposée par le maire sortant (FFS) de la même municipalité. Plusieurs chefs d'inculpation, dont “empêchement des élections législatives et locales”, “incendie des urnes”, “menaces à l'encontre du P/APC et du personnel de l'APC”, ont été retenus contre ces quatre personnes parmi lesquelles figurent deux délégués, connus pour leur activité au sein de la CICB. Il s'agit de MM. Athmane Mazouz et Mustapha Brahiti, les deux animateurs les plus en vue de la coordination communale de Tinebdar, relevant du grand arch des Ath-Waghlis. Après leur audition par la juge d'instruction, les quatre mis en cause ont été aussitôt relâchés, tandis que le procureur de la République de Sidi-Aïch avait déjà requis leur mise sous mandat de dépôt. A noter que le même parquet se réserve le droit d'interjeter un appel auprès de la Cour de Béjaïa, étant donné que l'instruction reste ouverte tant que le dossier de cette affaire n'est pas encore clos. Selon Me Fawzi Hamoudi, l'avocat de la défense, ses mandants sont confiants de l'impartialité de la juge d'instruction et souhaitent voir leur affaire traitée en toute équité. Kamel Ouhnia