Plus d'un mois après les élections locales du 10 octobre 2002, les plaintes contre des délégués du mouvement citoyen, déposées souvent par des élus installés dans les APC des localités où le vote a été validé malgré la contestation générale, se multiplient de jour en jour. Des délégués sont presque tous les jours dans les tribunaux ou commissariats pour répondre des chefs d'inculpation retenus contre eux. C'est le cas de Rachid Allouache qui a été intercepté avant-hier, vers 15 h, à la ville de Fréha, par des policiers dépêchés de Tizi Ouzou. Ces derniers lui ont signifié, avant de l'arrêter, que c'est suite à une plainte déposée par la coordination générale de l'APC de Fréha qu'un mandat d'arrêt a été lancé à son encontre. Le jour même, dans l'après-midi, il sera placé sous mandat de dépôt et conduit à la maison d'arrêt de Tizi Ouzou où il a rejoint Bélaïd Abrika, Mohamed Nekkah et Mouloud Chebheb. D'autres délégués, particulièrement à Larbâa-Nath-Irathen, mais également à Ath-Mahmoud, sont harcelés quotidiennement par la justice. Hier, Berdous Kaci, délégué de cette dernière localité et ex-détenu du mouvement citoyen, s'est présenté hier au tribunal de Tizi Ouzou pour une audition par le juge d'instruction suite à deux plaintes déposées par le maire d'Ath-Mahmoud pour affichage d'appel à la mise en quarantaine. Des délégués du arch d'Ath-Irathen ont été plusieurs fois convoqués à la Sûreté de daïra de Larbâa-Nath-Irathen suite à des plaintes déposées par des élus. Rabah Ouferhat a déjà été auditionné il y a quelques jours, alors que L'Hadj Amar se présentera aujourd'hui. Dans la même daïra, quatre licenciements ont été recensés : un délégué actif qui travaillait en tant qu'agent de sécurité au CEM d'Irdjen (le collectif des travailleurs et les enseignants ont observé deux jours de grève pour dénoncer le licenciement arbitraire) ; au niveau de l'APC de la même localité, un chauffeur et deux veilleurs de nuit ont subi le même sort. Le conclave de l'Interwilayas qui se tiendra demain à partir de 20 h à Tizi-Rached et qui sera dédié à la grande figure révolutionnaire Abane Ramdane, devra se pencher sur cette campagne de harcèlement judiciaire et d'arrestations, en optant pour une action d'envergure nationale. K. S.