Ce dimanche, au complexe Bensiam à Hussein Dey, les membres de l'AG du NAHD ont plébiscité à une très forte majorité le nouveau patron des Sang et Or. Cet industriel de 46 ans, spécialiste en industrie informatique, a de l'audace et compte révolutionner le club. Il nous révèle les grands axes de son programme. Liberté : Peut-on avoir, M. Lahlou, votre réaction après l'élection qui vous a permis d'être le nouveau patron du NAHD ? Mourad Lahlou : Je remercie les membres de l'AG de m'avoir fait confiance. Je leur promets de tout faire pour rendre au NAHD ses plus belles périodes, tout en comptant sur eux pour l'accomplissement de ma mission qui ne sera pas aisée. Cette élection va me permettre d'arrêter ma propre politique sportive au club et de mettre tous les moyens nécessaires pour améliorer la situation générale du club. N'est-ce pas pour vous un défi que de prendre un club en net déclin sur tous les plans ? Chaque être humain souhaite avoir un défi dans sa vie privée, c'est mon cas. Aujourd'hui, je prends le NAHD avec une ardoise très salée et des dettes onéreuses qui s'élèvent à près de 2,5 milliards de centimes. Le peu de temps qui me reste avant la fin de cette saison, qui s'achèvera dans 3 mois, sera pour moi une course contre la montre. Durant cette courte période, je vais payer les joueurs et rembourser les dettes du club. Je vais recommencer à zéro, je mettrai ma propre stratégie pour une gestion saine, transparente et rigoureuse. Comptez-vous sur vos propres fonds pour apurer la situation financière ? Justement, je veux bien éclairer les choses sur ce point. Je ne suis pas là pour jeter l'argent par la fenêtre, le moindre sou dépensé sera sévèrement contrôlé. Finie la période du gaspillage. Je compte aussi sur le concours des donateurs et surtout de l'apport des pouvoirs publics, car le NAHD ne m'appartient pas ; je suis venu aider le club de mon quartier. Mon argent sera dépensé rationnellement. Vous avez promis beaucoup de choses. Pensez-vous pouvoir les réaliser ? J'ai peut-être un optimisme démesuré, mais je sais où je vais et où mettre les pieds. Je ne parle pas uniquement pour parler, mais je joindrai la parole à l'acte. Je suis convaincu que durant mon mandat, je changerai les choses de fond en comble et tout sera palpable. Je l'ai toujours dit et au risque de le répéter : mon passage au NAHD sera écrit en lettres d'or. Je ne veux pas trop m'étaler, mais je vous donnerai rendez-vous dans quelque temps pour constater de visu les changements et les améliorations que je compte apporter. C'est une question de temps. Quelles sont vos priorités ? C'est d'améliorer la position de l'équipe et lui éviter une éventuelle relégation. Je compte aussi pousser loin l'équipe en Coupe d'Algérie. Je ne vous le cache pas, mes ambitions vont vers cette compétition, où nous avons de fortes chances d'aller loin et, pourquoi pas, atteindre la finale que le NAHD n'a pas disputée depuis 1982, soit 24 ans. Un record, quoi ! J'annoncerai aussi l'ouverture de l'école des jeunes dès cette semaine. Ne craigniez-vous pas un échec de votre politique en vous jetant comme ça dans la gueule du loup ? Si le NAHD avait 5 ou 6 milliards dans les caisses, pensez-vous que je serai l'unique candidat à sa présidence ? Ils allaient refuser mon dossier de candidature plusieurs fois. Il n'y a que des problèmes et des dettes dans ce club. Malgré cela, je suis venu pour relever le défi et me battre à fond pour gagner cette bataille. Je suis convaincu qu'avec l'aide de tout le monde, mon parcours sera très remarquable. D'où tirez-vous votre optimisme béat ? Mon parcours dans le domaine professionnel me laisse penser que je réussirai dans ma mission avec le NAHD. Je suis issu d'une famille pauvre, habitant un quartier des plus démunis (NDLR : Leveilley). Cela ne m'a pas empêché de tracer ma propre vie en réussissant mes études à l'université et aussi la création de mes propres sociétés. Pour votre information, j'étais l'un des premiers en Algérie à introduire l'informatique en 1988. À l'époque, beaucoup prédisaient un échec mais, à la longue, mes sociétés sont devenues florissantes, et, comme vous le voyez, l'ordinateur est devenu un outil banal de nos jours. Donc, comme j'ai réussi dans ma vie professionnelle, il n'y a pas de raison pour que je ne réussisse pas avec mes nouvelles fonctions au NAHD. Peut-on connaître des noms de votre futur bureau exécutif ? Pas encore, je vais soumettre mon programme aux personnes concernées pour, ensuite, choisir mes hommes de confiance. Nous avons, toutefois, besoin de noms connus sur la scène footballistique, comme Med Kheddis ou d'autres personnalités. Je ne vais pas vider le NAHD de toute sa composante, ce serait un suicide. On va ramener de nouvelles têtes qui seront très utiles au club, pas seulement sur le plan financier, mais aussi dans d'autres domaines. À combien estimez-vous le montant nécessaire pour pourvoir sortir de cette crise ? Si on arrive à avoir 2,5 milliards de centimes, c'est bon. On a saisi Sonelgaz pour qu'elle nous débloque notre quote-part, car on va participer prochainement à la Coupe de la CAF. On a donc besoin qu'on nous aide. On a parlé de 7 milliards de centimes que vous comptez injecter au NAHD. Confirmez-vous cette information ? Le futur bureau exécutif du NAHD et avant le début de la saison prochaine pourra réunir cette somme, c'est tout ce que je peux vous dire pour l'instant. Je peux, néanmoins, vous dire qu'il y aura des choses nouvelles dans le football algérien dès le début du prochain exercice. On donnera un nouveau visage au football national, pas uniquement au NAHD. Dès le mois de juin, vous verrez des choses inédites au NAHD avec de nouveaux noms qui vont surprendre tout le monde. Je n'en dirai pas plus. R. A.