Le syndicat des pharmaciens a affirmé, hier, que le mode de remboursement actuel “pénalise en premier lieu les malades”. Les pharmaciens d'officines estiment que la politique actuelle de convention appliquée par la Cnas sanctionne les malades. Ils préconisent la généralisation du système du tiers payant à toutes les officines. Lors d'une conférence de presse, tenue hier au siège du Syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo) à Garidi, les responsables de cette organisation ont tenu à remettre en cause le système du tiers payant tel qu'il est actuellement appliqué. “Nous aussi nous pensons au bien-être des malades, et c'est pour cela que nous préconisons une autre façon d'agir qui permettra, cette fois, aux patients de se faire délivrer leurs traitements dans n'importe quelle officine. Pourquoi obliger un malade à n'acheter qu'auprès d'une pharmacie désignée ?” a affirmé le Dr Ouguergouz, vice-président du Snapo. Il citera l'exemple d'un bénéficiaire du système du tiers payant lorsqu'il est en voyage ou en vacances dans une autre ville : “Un tel malade doit-il faire des centaines de kilomètres pour se faire délivrer son traitement, alors que, selon la logique, il lui est plus facile de s'adresser à la première officine de la localité où il est en villégiature ?” La généralisation de la convention à tous les pharmaciens est souhaitée dans un souci d'équité, car en l'état actuel des choses, certaines officines sont favorisées, et ce, contrairement à la déontologie de la profession qui interdit toute concurrence déloyale. Les responsables du syndicat se plaignent aussi des lenteurs dans les paiements des factures de médicaments délivrées dans le cadre du tiers payant. “Il faut compter au minimum un mois pour que le pharmacien puisse récupérer son argent auprès de la Cnas”, explique le vice-président du syndicat. Pour réduire les délais de remboursement, les pharmaciens du secteur privé préconisent le dialogue avec les responsables régionaux et de la direction générale de la Cnas. “Nous privilégions la voie du dialogue”, tient à préciser le Dr Belandri, président du Snapo. Par ailleurs, les animateurs de la conférence de presse réclament la révision de leur marge bénéficiaire alignée sur celle des importateurs et des industriels, à savoir 20%. “Nous demandons une marge bénéficiaire plus importante pour permettre aux pharmaciens de s'en sortir”, ajoute le Dr Ouguergouz. Les animateurs de la conférence de presse ont tenu à mettre en avant leur statut de commerçant détaillant. Concernant les agences pharmaceutiques de l'Endimed, proposées à la vente et n'ayant pas trouvé d'acquéreur eu égard à leurs prix exorbitants, les responsables du Snapo préconisent : “Il faut les désaffecter et les vendre au profit des collectifs de travailleurs qui pourront ainsi exercer une autre activité commerciale. De cette façon, l'Endimed pourra trouver une solution à son personnel.” Cette option est jugée la meilleure car, selon les responsables du Snapo, “seules quelques agences ont été vendues, les prix retenus pour leur vente étant gonflés par des chiffres d'affaires réalisés grâce au système du tiers payant”. Le vice-président du Snapo ajoute : “Cette désaffectation n'aura aucune incidence sur la carte sanitaire, vu qu'il y a une bonne couverture en matière d'officines.” Saïd Ibrahim