L'implantation des habitations et des édifices publics dans des régions inondables ainsi que l'effondrement d'une digue très fragile sont à l'origine du sinistre. Dans cet entretien, le premier responsable de l'administration locale détaille les mesures de prévention ainsi que le plan de relogement des victimes des intempéries. Liberté : Bien qu'il n'y ait pas eu de pertes humaines, les intempéries du 30 janvier dernier ont eu des conséquences désastreuses, notamment sur les habitations. Des centaines de familles sont sinistrées. Qu'avez-vous envisagé pour les aider à trouver un nouveau toit ? M. Boualem Tiffour : Il y a plusieurs cas de relogement. Nous venons de bénéficier de 700 aides pour le réaménagement des logements touchés par les intempéries. Le montant des sommes débloquées varie de 10 à 30 millions de centimes. Dans le cas où les logements nécessitent une démolition, une aide de 50 millions de centimes est allouée aux propriétaires. Le troisième cas de figure concerne les logements emportés par les eaux parce qu'ils sont situés dans la zone inondable. Une centaine de familles est intéressée par son transfert sur un autre site d'habitation, à Aïn El Course (un ancien hippodrome). Un délai a-t-il été fixé pour la réalisation du plan de relogement ? Nous avons fixé un délai raisonnable, un trimestre au maximum. Outre les particuliers, des commerçants ainsi que des agriculteurs ont été touchés par les intempéries. Qu'est-ce qui a été prévu pour eux ? Le préjudice causé aux commerçants a été estimé à 15 milliards de centimes. Un dossier d'aide a été formalisé auprès du ministère de la Solidarité. Dans le secteur de l'agriculture, les dégâts sont estimés à 10 milliards de centimes. J'ai pris attache avec le secrétaire général du ministère de l'Agriculture afin que le dossier d'indemnisation soit finalisé et présenté à la chefferie du gouvernement. D'autres secteurs touchés comme les travaux publics ont déjà reçu des aides pour la réfection des routes. Par ailleurs, nous avons obtenu l'inscription d'une opération d'édification d'un pont qui va enjamber l'oued. Le projet est inscrit dans le cadre du programme spécial Sud. Ce pont aura pour vocation de désenclaver la ville d'Illizi par laquelle passe la RN3 qui démarre de Skikda. L'ampleur des dégâts se justifie par l'implantation de beaucoup d'habitations et d'équipements publics comme la Maison de la culture et le lycée dans des régions inondables. N'était-il pas aisé de prévenir ce genre de sinistre ? Désormais, il y aura des garanties. Il n'y aura plus de constructions dans ces zones. Mais les édifices existants ne seront pas détruits car ils ont coûté beaucoup d'argent au Trésor public. En tout état de cause, j'ai pris un arrêté pour interdire à l'avenir la construction de logements ou d'équipements publics dans les régions inondables. Mais la solution demeure dans la conception d'une nouvelle digue sur la base d'une étude hydrographique sérieuse pour connaître la direction des cours d'eau. Il est aussi question de revoir le système de drainage des eaux en dissociant les réseaux AEP et les égouts. Propos recueillis par S. L.