Léopold Sédar Senghor est né le 9 octobre 1906 à Joal, petite ville côtière du Sénégal. Issu d'une famille riche, son père était un catholique polygame de l'ethnie sérère et Léopold Sédar avait d'abord voulu être prêtre. Bachelier en 1928, il poursuit ses études à Paris, où il est arrivé au début des années 1930. L'année où toute une génération d'intellectuels africains et créoles se rencontre sur les bancs de l'université à Paris (L. S. Senghor, Birago Diop, Alioune Diop, l'Antiliais Aimé Césaire...) et élabore, dans des revues comme L'Etudiant noir, fondée en 1934, des revendications d'identité culturelle que résume le mot négritude. En 1947, il sera avec Alioune Diop à l'origine de la célèbre revue Présence africaine, qui défendra l'écriture africaine, et Senghor fera de la négritude un combat permanent. Léopold Sédar est le premier agrégé africain de l'université, et deviendra professeur de Lettres avant la guerre de 39-45. Il prend part à la campagne de France, et se fait prisonnier en 1940. Réformé pour maladie, il participe au Front national universitaire. La publication des recueils poétiques de ce dernier, et surtout de son Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache de langue française (1948), préfacée par Sartre, marque la véritable naissance de la littérature africaine d'expression française. En 1945, il est élu député au Sénégal et publie son premier recueil, Chants d'ombre. Il est ensuite élu, en 1955, secrétaire d'Etat à la présidence du conseil avant de devenir, en 1960, le premier président de la République du Sénégal ; il le restera jusqu'en 1980. Docteur honoris causa de nombreuses universités, membre de l'Institut de France, le 2 juin 1983, il est élu à l'Académie française. Premier président de la République du Sénégal, élu en 1960, poète et membre de l'Académie des sciences morales et politiques. Léopold Sédar Senghor a publié une vingtaine d'ouvrages dans les domaines politique et littéraire. Son parcours d'écrivain et de politique lui ont permis de joindre la civilisation européenne à sa civilisation originelle en encourageant le dialogue des cultures et en participant à la construction de l'espace francophone. À l'occasion du centenaire de sa naissance, le CCF organise une rencontre-débat ce jeudi 16 mars à 14h30, autour de l'œuvre de Senghor, qui sera animée par Jacques Chevrier, ancien élève de l'Ecole normale supérieure de Saint-Cloud, agrégé de lettres modernes et docteur ès lettres. Jacques Chevrier est actuellement titulaire de la chaire d'Etudes francophones à l'Université Paris IV-Sorbonne. Il est également directeur du Centre international d'études francophones de la Sorbonne. Après avoir été consultant de l'Unesco auprès de l'Ecole normale supérieure de Bamako, au Mali, il a effectué de nombreuses missions d'enseignement et de recherche dans la plupart des pays africains francophones, en Afrique australe, aux Etats-Unis, ainsi qu'en Europe centrale et orientale. N. B.