Une semaine après son retrait de la barre technique de l'USMH, l'entraîneur Abdelkrim Bira révèle les raisons qui l'ont poussé à rendre son tablier, et ce, à quelques semaines de la fin du championnat. Il est parti en laissant un club bien structuré sur le plan technique et qui peut postuler à l'accession si le travail fait jusque-là est respecté. D'emblée, il nous révéla qu'il est victime d'un groupe de dirigeants qui a fomenté contre lui un coup bas. “Je n'avais aucunement l'intention de partir, j'avais bien préparé le match contre Mascara, le groupe était prêt pour ce rendez-vous, mais certaines personnes proches du club, et qui assument de surcroît des fonctions officielles, m'ont poignardé dans le dos. Ce sont les terroristes du football, ils n'ont pas leur place à l'USMH, ils doivent être chassés pour que le club retrouve sa sérénité. Ils ont fait monter des joueurs contre moi. Je l'ai déjà remarqué contre le MOC, des joueurs démobilisés qui erraient sur le terrain. J'ai vite saisi que mes jours étaient comptés au sein de ce prestigieux club que j'ai eu l'honneur de driver. J'ai été trahi par des gens qui n'ont ni foi ni loi. Je dirais à la limite que j'étais victime de mes nobles principes. J'ai dérangé les parasites qui gravitaient autour du club et qui ne sont là que pour tirer profit sans rien ramener au club. J'ai laissé tombé le WAT et l'USB qui m'ont fait des offres alléchantes, car je voulais mener l'USMH vers la DI, c'était un défi pour moi. Le terrain était miné, il y avait une ambiance malsaine. Quand un secrétaire général, qui ne connaît rien au football tente de faire imposer des choix tactiques, c'est quand même aberrant”, dira-t-il d'un ton serein. Et de poursuivre : “J'ai honoré mes engagements, je ne suis pas venu pour l'argent. Allez-y, demandez aux supporters qui n'ont cessé de me soutenir durant ma présence ; j'ai beaucoup de respect pour eux, ils ne sont pas vraiment méchants comme on tente de le faire dire, ils aiment leur club. Quand un président vous dira qu'il a gagné le match contre Mascara parce qu'il a ramené des chocolats de Paris qu'il a fait passer par un taleb de la ville pour ensuite les donner aux joueurs, sincèrement, je ne me retrouve pas dans ce milieu, je suis stupéfait par cette sortie. Bira a un nom, je ne suis pas venu le faire à l'USMH, ma notoriété a dépassé les frontières nationales. Avant de m'en aller, j'ai discuté avec Fethi Obeidi, il a tenté de me retenir, je tenais à l'informer, car le président était à Paris. Des dirigeants comme Fethi sont bons pour le club, au même titre que Akli, Doumi, Saïdoum, il y a des types bons, mais ils sont minoritaires. Je veux rafraîchir la mémoire de certains amnésiques, j'ai disputé 10 matches, glané 15 points sur 30 possibles, j'ai enregistré 4 victoires, 3 nuls et 3 défaites. J'ai joué 6 matchs à l'extérieur et 4 à domicile, j'ai ramené 5 points de l'extérieur. Lorsque j'ai pris le club, il était à la 8e place, maintenant il est monté à la 6e place à 3 points seulement du 3e, à savoir l'ASMO. Je pense que ce bilan parle de lui-même. J'étais prêt à placer le club en DI, s'il n'y avait pas ces fossoyeurs qui ne connaissent rien et qui ne cessent de créer la zizanie au sein des joueurs.” Bira avait déjà annoncé son retrait en affirmant sur ses mêmes colonnes qu'il refuse de cautionner le bricolage, il est revenu sur insistance du président Lefki qui lui a donné toutes les garanties pour q'il poursuive sa mission. Mais les contacts établis entre Lefki et Younes Ifticène pour le faire venir, alors que Bira était encore en poste, ont précipité son départ. “Je sais qui est derrière cette histoire. Il viendra le jour où je dévoilerai des choses graves sur certains président fossoyeurs de l'USMH. Le public harrachi doit les démasquer avant qu'il ne soit trop tard”, conclut-il. R. A.