Les grandes entreprises qui ont l'habitude de créer l'évènement ont boudé ce rendez-vous. L'évènement économique tant annoncé ces jours derniers par l'ouverture, hier, de “la foire de la production nationale” n'aura certainement pas lieu cette fois-ci et lors de cette 6e édition qui se déroulera jusqu'au 13 avril au Palais des expositions d'Oran. En effet, l'évènement qui se voulait d'importance et surtout s'inscrivant dans un contexte économique national de taille avec l'ouverture à l'économie de marché, l'accord d'association avec l'UE, se réduit malheureusement à une sorte de “foire” du petit commerce qui se tiendra sur près de 3 000 m2 pour une dizaine de jours. Les organisateurs de la foire avait inscrit cette manifestation économique comme devant être un carrefour d'échanges pour des producteurs nationaux qui sont de près de 116 participants venus de plusieurs wilayas du pays, et ce, pour mettre “en exergue la qualité de leur produits, développer une stratégie de marketing...” et de montrer ainsi que ces sociétés ont “introduit des outils de production performants, des technologies nouvelles obtenant des certifications pour la qualité de leur produit...” L'ambition était peut-être trop grande car, dès la première journée, les visiteurs se sont déclarés déçus sauf ces femmes venues avec l'objectif de faire des emplettes pour la maison, pour le trousseau de la fille, bien qu'elles estiment encore que les prix ne sont pas suffisamment attractifs “pour une foire !” Car, du point de vue purement économique, il n'y a pas dans cette édition d'innovation. Certes, de nombreux secteurs sont représentés comme celui de l'agroalimentaire, exposant avec des gammes de produits allant de la chocolaterie, aux gaufrettes..., ou encore l'électroménager, l'ameublement, la décoration, les équipements collectifs. L'on peut citer ainsi chez ces exposants les marques Ifri, pour l'agroalimentaire, Simase pour l'équipement frigorifique, Mac Dri, pour les équipements de cuisines collectives… Certains ont fait le déplacement de Béjaïa, d'Alger, pour la première ou la seconde fois dans la capital de l'Ouest en espérant faire découvrir au marché local leurs produits avec cette perspective d'obtenir de nouveaux marchés, alors que la concurrence étrangère de l'importation a mis à mal l'ensemble de ces petites PME et Sarl puisque c'est là le statut le plus rencontré des exposants à cette foire. Il aurait été plus judicieux également de regrouper au sein de la surface d'exposition, des exposants d'un même secteur. Avec étonnement, le visiteur découvre un marchant de meubles à côté d'un exposant d'électroménager, à côté d'un équipementier, ou encore en face d'un marchand de tapis dont les employés sont allégement vautrés sur lesdites tapis ! Ainsi, en va-t-il de la foire de la production nationale qui, en dépit de tout, attire de nombreux visiteurs en quête d'affaires. N'est-ce pas là le but d'une foire ? F. Boumediene