Cette “période”, intermédiaire entre deux périodes de production, se caractérise naturellement par une réduction de l'offre sur le marché, ce qui induit un tel niveau de hausse des prix, mais seulement pour les produits hors saison. Le marché des fruits et légumes connaît, ces derniers jours, une hausse des prix de certains produits, comme la tomate, le piment et le poivron, au point de susciter l'interrogation des ménages qui n'arrivent pas à comprendre cette soudaine flambée. Un tour dans les marchés de la capitale suffit à remarquer, en effet, la montée des prix de ces produits. Mais, a contrario, la plupart des autres produits connaissent un niveau de prix que l'on peut considérer correct. Petits pois, artichauts, carottes, navets, fèves, choux, etc., affichent des prix plus ou moins abordables sur les étals. Le marché des fruits et légumes de Sorecal résume à lui seul cette situation. La tomate est cédée, selon les marchands, entre 100 et 130 DA le kg, le piment et le poivron affichent pratiquement le même prix : 120 à 150 DA. La pomme de terre n'a pas connu le même niveau d'augmentation, même si le prix est légèrement monté pour se stabiliser autour des 35 DA le kg, alors qu'il y a quelques semaines, le produit était cédé à 25/30 DA. Si pour beaucoup cette hausse soudaine de certains légumes est surprenante, au ministère de l'Agriculture et du Développement rural, l'évènement est malgré tout accueilli avec beaucoup de sérénité. Et pour cause, le mois d'avril est considéré comme une “période de soudure”, c'est-à-dire qui intervient à la fin de la période de production des serres qui alimentent le marché en produits hors saison pendant l'hiver, et la production provenant des champs qui fournit les fruits et légumes de saison. Cette “période de soudure”, intermédiaire entre deux périodes de production, se caractérise naturellement par une réduction de l'offre sur le marché, ce qui induit un tel niveau de hausse des prix, mais seulement pour les produits en hors saison, explique M. Abdeslam Chelghoum, secrétaire général du ministère de l'Agriculture. Il est vrai que pour les légumes de saison, les prix paraissent plus ou moins accessibles aux ménages. Les petit pois sont proposés actuellement dans la plupart des marchés entre 25 et 30 DA, l'artichaut est à 35 DA, les fèves sont à 30 DA, la carotte est proposée entre 25 et 35 DA, de même pour l'oignon vert qui est cédé à 30/35 DA. Par contre, le choux et la salade sont en légère hausse (60 DA). Pour les produits de saison, l'augmentation attendue de l'offre sur le marché va permettre de stabiliser encore plus les prix à des niveaux bas. Mais, pour ce qui est des produits en hors saison, il y a un élément qui entre en jeu et qui fausse durant certaines périodes les données. Il s'agit du poids de la spéculation. Il pèse notamment sur des produits comme la pomme de terre qui est facilement conservée grâce aux chambres froides. Le moment voulu, généralement lorsque le marché connaît une baisse de l'offre, le produit est sorti des frigos pour être proposé à des niveaux difficilement accessibles pour les ménages. Forcément dans ce cas, le rôle de régulateur de l'Etat en prend un coup. H. SaIdani