Plus que deux points séparent le leader, la JS Kabylie, de l'USM Alger, à cinq matches de la fin du parcours ! C'est là un scénario que les Usmistes n'osaient même pas imaginer, mais c'est bel et bien la réalité du terrain depuis jeudi. En effet, à la faveur d'un tout petit mais mérité succès face au WAT par la plus petite des marges (1-0) et, surtout, grâce à la défaite des Canaris à domicile devant l'ASO, les données ont complètement changé pour donner lieu à une fin de course pour le titre tout à fait ouverte et dont il n'est pas facile de pronostiquer le gagnant. Tant mieux, diront les amateurs du suspense jusqu'au bout. Il faut dire qu'en parallèle à la baisse de régime de la JSK, l'USMA aura effectué une remontée spectaculaire en tête du classement, récoltant pas moins de 23 points depuis la phase retour. Les Usmistes ont commencé par déloger les Chélifiens de la deuxième place avant de se retrouver à menacer la JSK dans son leadership. Jeudi, face au WAT, ce fut en fait la 13e victoire à domicile en autant de rencontres jouées à Bologhine, soit un sans faute qu'aucune équipe ne lui dispute cette saison. Face à une coriace formation de Tlemcen, sérieusement menacée par la relégation, ce ne fut certainement pas une partie de plaisir. Les Rouge et Noir ont dû, en effet, suer pour préserver leur maigre avantage acquis peu avant la pause (42'). En première mi-temps de jeu, les locaux allaient mettre la pression d'emblée avant une forte concentration de joueurs au milieu du terrain et un seul attaquant de pointe, en l'occurrence Benchergui. Le coach Biskri savait, en fait, que le WAT allait verrouiller derrière et opter pour les contres. Le revenant Zidane, dont c'est la seconde titularisation en une semaine, déclencha les hostilités à la 7', mais son essai passe à côté. Chaïb, côté WAT, réplique à la 14', mais il trouvera un très bon Zemmamouche à la parade. Deux minutes plus tard, Achiou revient à la charge par le biais d'un bon coup franc qui rase la lucarne. Puis coup sur coup, deux opportunités de but pour Benchergui et Achiou (17'-18'). L'USMA prend, du coup, l'ascendant sur le plan du jeu devant le Widad qui souffre. Cependant, le WAT allait abdiquer à la 42' suite à un joli mouvement collectif mené par l'omniprésent Achiou. Ce dernier sert idéalement Djahnine au second poteau qui remet sur Ghazi dont la reprise de la tête ne laissera aucune chance au gardien Benfissa. Dans les tribunes, le but de l'ASO avait déjà soulevé le holà, et cette réalisation de l'USMA apportait davantage de soulagement. En seconde période, le jeu baissa d'intensité des deux côtés. La fatigue se faisait nettement sentir chez les usmistes qui jouaient là leur 4e match en 10 jours. Les supporters agrippés au transistor, ils avaient davantage l'oreille tendue du côté de Tizi. Sur le terrain, les 22 acteurs ont du mal à accélérer la cadence. 73', Benmoussa, le virevoltant attaquant du WAT, donne des sueurs froides dans les gradins en passant à deux doigts de l'égalisation. À Tizi, l'ASO tient bon, l'USMA aussi. À deux minutes de la fin du match, Achiou nous fait l'un de ses numéros préférés. Il se joue de tout le monde avant de se faire accrocher dans la surface de réparation. L'arbitre Khelifi accorde le penalty évident. Haddou, la spécialité maison, veut lui aussi nous faire un autre numéro ; il tente une panelka qui bute contre le poteau. Le WAT repart à l'attaque pour tenter de remettre les pendules à l'heure. Mais la citadelle usmiste teint bon. Celle de l'ASO aussi. On vous laisse imaginer l'atmosphère dans les tribunes aux deux coups de sifflet finaux à Bologhine et à Tizi. L'USMA revient de loin. Jeudi prochain, dans le cas d'une victoire à Biskra, elle peut même déloger provisoirement la JSK du fauteuil. Qui l'eut cru ! S. B.